[quote][b]Défaite électorale pour le camp de Iouchtchenko en Ukraine[/b]
26/03/2006 - 22h25
par Iouri Koulikov
KIEV (Reuters) - Le parti pro-russe de Victor Ianoukovitch, battu au "troisième tour" de l'élection présidentielle ukrainienne, lors de la Révolution orange de 2004, est nettement en tête aux élections législatives, selon des sondages de sortie des urnes.
Pour le président pro-occidental Victor Iouchtchenko, il s'agit d'un revers d'autant plus amer que son parti, Notre Ukraine, n'arrive qu'en troisième position, devancé par le bloc de son ancienne alliée Ioulia Timochenko.
Un sondage sortie des urnes réalisé par trois instituts ukrainiens crédite le Parti des Régions de Ianoukovitch de 33,3% des suffrages, le bloc de Timochenko de 22,7% et Notre Ukraine de 13,5%.
Un second sondage sortie des urnes donne des résultats similaires, avec, respectivement, 27,5%; 21,6% et 15,5%.
Autrefois alliés, Iouchtchenko et Timochenko sont en mauvais termes depuis que le président a démis l'égérie de la Révolution orange de ses fonctions de Premier ministre, en septembre dernier.
Plusieurs semaines de négociations seront probablement nécessaires pour réunir une coalition disposant de la majorité au Parlement qui, selon de nouvelles dispositions constitutionnelles, a désormais le pouvoir de choisir le Premier ministre.
En votant dans le centre de Kiev, Ioutchtchenko a déclaré que des discussions s'ouvriraient immédiatement après le scrutin.
"Demain nous entamerons des consultations avec les forces politiques membres de la coalition qui a été victorieuse lors de la Révolution orange", a-t-il dit.
DIFFICILE COHABITATION EN PERSPECTIVE
Mais les divisions apparues au sein de cette coalition ainsi que la crise économique ont à l'évidence contribué au succès de Ianoukovitch, très populaire parmi les russophones de l'est de l'Ukraine.
Iouchtchenko, qui conserve la présidence, sera probablement contraint à une cohabitation avec son rival de 2004 ou avec Timochenko.
Si la Révolution orange a sorti l'Ukraine de l'orbite russe et a permis aux 47 millions d'Ukrainiens de jouir désormais d'une totale liberté d'expression, leur salaire mensuel moyen ne dépasse pas 150 dollars et les prix ne cessent de fluctuer.
La bureaucratie reste omniprésente, tout comme la corruption et les investisseurs étrangers redoutent l'instabilité.
Iouchtchenko est par ailleurs affaibli par une réforme constitutionnelle qui a réduit ses pouvoirs en renforçant ceux du Parlement.
Une alliance, que ce soit avec Ianoukovitch ou avec Timochenko comporte des risques pour chef de l'Etat.
Une "grande coalition" avec le parti de Ianoukovitch pourrait le contraindre à sacrifier des partisans du rapprochement avec l'Occident, tels que le ministre des Affaires étrangères, Boris Tarasyouk.
Mais une réconciliation avec Timochenko aurait aussi son prix. Elle veut en effet retrouver son poste de Premier ministre alors que ses positions interventionnistes entrent en contradiction avec le libre échange défendu par Iouchtchenko.[/quote]
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http://www.boursier.com/vals/all/feed.asp?id=10875[/url]Ce revirement exprime bien l'impatience qu'a le peuple ukrainien d'améliorer ses conditions de vie (puisque apparement leur niveau de vie a même baissé depuis la "révolution"), chose que n'a pas vraiment réussi à faire le gouvernement issu de la "révolution" orange. Il faut dire que la Russie aussi un peu savonné la planche avec toute cette histoire du relèvement excessif du prix du gaz. Les magouilles de Ioulia Timochenko sitôt arrivée au pouvoir n'ont aussi sans doute pas aidées... Le vent libéral soufflant d'occident n'a pas apporté que la liberté d'expression au peuple ukrainien...