[b][u]Michel Fourniret a été remis à la France[/u]
PARIS (Reuters) - Le tueur en série présumé Michel Fourniret a été remis par la justice belge à la France où il doit être jugé pour sept assassinats de jeunes filles, six en France et un en Belgique, commis de 1987 à 2001.[/b]
Arrivé à la frontière franco-belge en milieu de journée sous forte escorte, il a été conduit dans un convoi de quatre voitures de police au tribunal de Charleville-Mézières (Ardennes) où les magistrats devaient lui notifier les charges et ordonner son placement en détention.
Sa femme, Monique Olivier, avait été également extradée de Belgique le 6 décembre dernier. Aucune date n'a été fixée pour le procès du couple. La justice espère l'organiser à la fin de cette année ou au début 2007.
Surnommé par la presse "l'ogre des Ardennes", Michel Fourniret, 65 ans, pourrait être l'un des tueurs en série les plus meurtriers des annales judiciaires françaises.
Le procureur belge Arnould d'Aspremont Linden a annoncé aux journalistes à la frontière avoir remis à ses homologues français tous les dossiers concernant le suspect.
"L'extradition de Michel Fourniret n'est pas une performance. Il devait être là au mois de juin, on a perdu des mois et des mois. J'ai un peu peur qu'aujourd'hui la volonté politique de traiter ce dossier en urgence s'estompe", a dit à Reuters Me Gérard Chemla, un des avocats des victimes.
Arrêté en juin 2003 en Belgique alors qu'il tentait d'enlever une jeune fille, Michel Fourniret était incarcéré à Dinant. Cette tentative d'enlèvement sera aussi jugée en France, de même qu'une affaire d'abus sexuels sur une toiletteuse pour chiens en Belgique.
FOUILLES PREVUES PRES D'AUXERRE
Accusé par sa femme, également écrouée, Michel Fourniret a confirmé être l'auteur de neuf assassinats.
Sur ses indications, la police française a découvert le 3 juillet 2004 les corps de deux victimes, enterrées dans la propriété qu'il possédait à Donchéry (Ardennes).
En France, la justice doit procéder à des interrogatoires complémentaires et des contre-expertises psychiatriques.
Des fouilles en sa présence sont prévues dans l'Yonne pour tenter de retrouver le corps d'Isabelle Laville, l'une des victimes présumées, disparue le 11 décembre 1987 près d'Auxerre.
Michel Fourniret est mis en cause dans une quinzaine de meurtres de jeunes femmes et de jeunes filles en France et en Belgique. Le procès ne visera pas l'intégralité de ces faits. Des enquêtes vont continuer.
Obsédé par les vierges, il aurait agi pour enlever ses victimes avec la complicité de sa femme, ancienne visiteuse de prison rencontrée alors qu'il purgeait une première peine pour abus sexuels sur mineurs entre 1984 et 1987.
Il a cumulé dès 1963 les condamnations pour des faits de ce type, le plus souvent assorties de sursis. Présenté comme froid et manipulateur par magistrats et policiers, il a été déclaré responsable de ses actes par les premiers experts psychiatres.
Sa carrière criminelle semble avoir été favorisée par l'appropriation à la fin des années 80 d'une partie du trésor du "gang des postiches", célèbre gang des années 70.
L'un de ses membres rencontré en prison l'aurait adressé à sa compagne, qui semble avoir été exécutée après qu'elle l'ait conduit au trésor.
Lors d'un entretien avec un psychiatre, Michel Fourniret s'est dit favorable au rétablissement de la peine de mort à son encontre, expliquant qu'il comprenait "que les familles aient besoin de vengeance".
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