[b][u]L'ex-P-DG d'Alstom et le fils de Charles Pasqua jugés à Paris[/u]
PARIS (Reuters) - Le procès de l'ancien P-DG d'Alstom Pierre Bilger et de Pierre Pasqua, fils de l'ex-ministre de l'Intérieur, poursuivis dans un dossier de corruption, s'est ouvert mercredi à Paris.[/b]
Pierre Pasqua ne s'est pas présenté à l'audience. Un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui. Il serait en Tunisie, où il a parlé à la presse pour clamer son innocence.
Quatre autres personnes, deux anciens cadres d'Alstom, un intermédiaire et Pierre-Henri Paillet, ancien délégué à l'aménagement du territoire au ministère de l'Intérieur, sont aussi au banc des prévenus.
Tous encourent jusqu'à cinq ans de prison. La première audience s'est limitée aux formalités d'ouverture du procès. Les faits seront abordés jeudi et le procès s'achèvera vendredi.
Pierre Bilger, 65 ans, qui a dirigé Alstom de 1991 à 2003, est poursuivi pour "abus de biens sociaux".
Il a reconnu à l'instruction avoir accepté de verser en 1994 une commission occulte de 5,2 millions de FF (environ 790.000 euros) afin d'obtenir l'autorisation administrative de déplacer le siège de sa société de Nanterre (Hauts-de-Seine) à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis).
Cet agrément a été délivré le jour-même du versement de la commission litigieuse, le 11 mai 1994, par la Délégation à l'aménagement du territoire et à l'action régionale (Datar), dépendant du ministère de l'Intérieur.
L'enquête a établi que l'argent d'Alstom avait été versé sur un compte bancaire suisse d'Etienne Léandri, un personnage proche de Charles Pasqua et décédé en 1995.
La plus grande partie de cette somme a été reversée en juin 1994 à Pierre Pasqua sur un autre compte bancaire suisse.
Charles Pasqua, 78 ans, ministre de l'Intérieur au moment des faits, est également mis en examen depuis octobre 2004, mais dans une procédure distincte instruite par la Cour de justice de la République, seule compétente pour enquêter sur des actes commis par des membres du gouvernement.
Dans des interviews à la presse au moment de l'enquête, il a assuré n'avoir "jamais entendu parler de cette histoire".
Si les charges sont jugées suffisantes, il pourrait être traduit devant la formation de jugement de la CJR (trois magistrats et douze parlementaires). La procédure dure en général plusieurs années.
Elu au Sénat en septembre 2004, il bénéficie d'une immunité qui empêche - sauf accord du bureau du Sénat - tout placement en garde à vue, sous contrôle judiciaire ou en détention. Il est mis en examen dans cinq autres dossiers financiers.
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