[b][u]la présidentielle se jouera entre conservateurs et partisans de la "rupture" [/u][/b]
[b]PARIS (AP) -- "La prochaine élection présidentielle ne se jouera pas dans un débat gauche-droite", mais entre conservateurs et partisans d'une "rupture", a affirmé lundi Nicolas Sarkozy, qui s'est défendu de chasser sur les terres électorales du Front national, en expliquant s'adresser d'abord à "des gens qui souffrent". [/b]
En 2007, il s'agira d'un "débat beaucoup plus important, entre ceux qui veulent que ça change en profondeur et ceux qui veulent que ça reste immobile", a-t-il estimé sur France-Inter. Il a qualifié le Parti socialiste de "nouveau parti conservateur: je ne pense rien, je ne dis rien, je ne crois en rien. Plus rien ne bouge".
Nicolas Sarkozy a plus généralement dénoncé "l'ennui abyssal qu'a généré la vie politique depuis des années". Alors qu'on lui demandait si le Premier ministre Dominique de Villepin était selon lui un homme avec des idées d'il y an 30 ans, le président de l'UMP a toutefois rétorqué: "bien sûr que non".
Le ministre de l'Intérieur a notamment plaidé lundi pour une "réflexion sur la gouvernance", en particulier sur les "nominations aux plus hautes fonctions". "On ne peut plus rester dans un système où les nominations n'appartiennent qu'au gouvernement en place ou à la majorité en place". Il a donc proposé "un système d'audition des candidats qui soit ratifié par un vote à la majorité qualifiée".
De même, il a estimé "qu'on n'a(vait) pas tiré toutes les conséquences du quinquennat, qui change fondamentalement l'exercice de la fonction présidentielle".
Tout en assurant avoir "toujours combattu Jean-Marie Le Pen", le président de l'UMP a souligné que les Français demandaient "le retour d'un certain nombre de valeurs, et parmi celles-ci, l'autorité et le respect (...) Et ça n'a rien à voir avec M. Le Pen, ça n'a rien à voir avec le racisme".
"Au nom de quoi, moi, qui suis responsable d'un parti politique, je n'aurais pas le droit de dire à des gens qui ont été abusés par les dirigeants du Front national (...) revenez dans le camp des formations républicaines?", a-t-il lancé. Et "les gens qui votent pour Le Pen, vous ne vous êtes pas demandé si c'était des gens qui souffraient?".
"Qui ne voit cette exaspération qui monte? Et pour contenir et faire régresser cette exaspération, il faut prendre à bras le corps les problèmes des Français", a-t-il insisté.
Nicolas Sarkozy a également répondu aux critiques à son encontre après l'emploi du mot "racailles" pour dénoncer certains jeunes de banlieue, même s'il s'est gardé de réutiliser le terme. "Dans quelques coteries, on s'est choqué, mais sur le terrain, dans les quartiers, on a compris", a-t-il assuré. Un individu qui asperge d'essence une handicapée de 56 ans dans un bus, "vous l'appelez comment, vous? C'est pas un jeune (...) C'est un voyou, c'est un délinquant".
"Il ne faut pas trop culpabiliser la France et notamment la France qui travaille", a prévenu M. Sarkozy, interrogé sur les discriminations. Tout le monde en France, "quelle que soit la couleur de sa peau ou son nom, a le droit à des études gratuites, à une santé gratuite et à des allocations sociales" et "ça c'est payé sur le travail des autres", a-t-il rappelé. "Je ne dis pas que ça suffit, mais il faut quand même arrêter de dire que la France, ce n'est que l'exclusion".
Interrogé sur la faiblesse du logement social, Nicolas Sarkozy a rétorqué que "l'aspiration des Français, c'est de devenir propriétaire". Il a donc "proposé qu'on renonce au système des cautions qui fait grosso modo que les banques prêtent à ceux qui n'en ont pas besoin pour avoir le régime hypothécaire". Ainsi, "lorsque vous achetez votre appartement, au lieu que votre banquier vous demande une caution, vous garantissez votre emprunt sur la valeur de votre appartement".
Source: AP et NouvelObs