[b][u]Le "Clemenceau" pourrait repartir rapidement[/u]
PARIS (Reuters) - Le porte-avions "Clemenceau", ancien fleuron de la Marine française bloqué depuis jeudi au large de l'Egypte, pourrait remettre le cap rapidement sur l'Inde via le canal de Suez, le Caire ayant donné son feu vert, apprend-on de source proche du dossier en France.[/b]
Le gouvernement égyptien a fait part de son accord aux autorités françaises", a dit à Reuters cette source qui a requis l'anonymat.
Le navire, qui a appareillé de Toulon le 31 décembre, est bloqué dans les eaux internationales en Méditerranée, au large de l'Egypte. Le Caire s'inquiète de l'amiante qui resterait à bord du navire.
Des responsables de l'Agence égyptienne de l'environnement avaient auparavant annoncé avoir demandé des documents montrant que le "Clemenceau" était en conformité avec la convention de Bâle interdisant l'exportation de déchets toxiques par des pays pouvant les traiter eux-mêmes.
La France estime que le Clemenceau est un navire de guerre sous la responsabilité de l'Etat français et n'est donc pas régi par la convention de Bâle.
"Nous sommes parfaitement confiants sur l'examen des documents, qui se poursuit. Les choses avancent normalement", a assuré samedi à Reuters le porte-parole du ministère de la Défense, Jean-François Bureau.
"Je ne pense pas que (le retour à Toulon) soit l'hypothèse la plus probable", a-t-il ajouté.
"Le capitaine (du remorqueur du "Clemenceau"-NDLR) doit remettre les documents approuvés par le gouvernement français ou retourner à son port d'attache. Ce sont les seules possibilités", a déclaré parallèlement à Reuters samedi Magdy Allam, directeur adjoint de l'Agence égyptienne pour l'environnement.
DOUTES SUR L'AMIANTE
Un document officiel égyptien émanant de cette même agence et publié dimanche dans Le Monde laisse penser que le navire est menacé d'un retour à Toulon.
Il s'agit d'un fax adressé au remorqueur néerlandais du "Clemenceau", le "Sumatra", par le capitaine Mahmoud Ismaïl, de l'Agence égyptienne pour l'environnement.
"Merci de noter que si nous ne recevons pas (les documents) nous serons désolés de considérer que la navigation de votre convoi deviendra illicite, sera punie selon nos lois et recevra l'ordre de revenir à son point de départ", dit le fax publié par le Monde.
Le "Clemenceau", désarmé en octobre 1997, a été vendu en avril 2003 pour démolition. Des opérations visant à le débarrasser de son amiante ont été conduites en 2004 et 2005 en France.
L'Etat assure que 90% de l'amiante a été retiré et qu'il n'en resterait que 45 tonnes à bord, quantité jugée marginale. Greenpeace doute de ces chiffres et estime que Paris viole les conventions internationales en exportant des déchets toxiques.
Deux militants de l'organisation écologiste qui étaient parvenus à s'amarrer au mât central du navire vendredi ont accepté de quitter le bâtiment dans la soirée, car ils auraient eu des assurances jugées positives des autorités égyptiennes.
En Inde, les 24.000 tonnes d'acier du porte-avions doivent être découpées sur le chantier d'Alang et Greenpeace craint pour la santé des ouvriers. La Chine, qui a de gros besoins en acier, pourrait être intéressée par le produit de l'opération.
Le 6 janvier, une commission spéciale de la Cour suprême indienne a émis un avis négatif sur l'admission du navire sur le chantier d'Alang. La décision finale est attendue le 20 janvier.
Des associations de défense de victimes de l'amiante ont demandé vendredi à Jacques Chirac de ramener le bateau en France.
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