[quote]Un parcours de bonne élève
1953 - Naît à Dakar
1978 - Elève à l’Ena
1982 - Chargée de mission à l’Elysée, au côté de François Mitterrand, avec son compagnon, François Hollande. Elle s’occupe des affaires sociales
1988 - Elue députée PS des Deux-Sèvres
1992-1993 - Ministre de l’Environnement dans les gouvernements Cresson et Bérégovoy
1997-2000 - Ministre déléguée chargée de l’Enseignement scolaire
2000-2002 - Ministre déléguée à la Familleet à l’Enfance
2002 - Députée PS des Deux-Sèvres
2004 - Présidente du conseil régional de Poitou-Charentes
Ségolène Royal, en octobre 2005. La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a mené une vaste reprise en main du pouvoir local. Elus et fonctionnaires se sont ainsi vu retirer un certain nombre de leurs prérogatives.
Une cote de popularité au zénith
Ségolène Royal a le venten poupe,elle est au firmament des sondages,au point d’accréditer l’hypothèsed’une candidature à l’élection présidentielle : telle est l’opinion admise. En réalité, c’est la stabilité de sa cote de popularité qui prédomine, depuis qu’elle est entrée dans les palmarès, en avril 2004. Une stabilité, maisà haut niveau : selon tous les institutsde sondage, elle se place dans le Top-10 des personnalités politiques lesplus appréciéesdes Français.Juste derrière Bernard Kouchner et Dominique de Villepin selon l’Ifop. Ipsos la classeà la sixième place. Mais, le 5 janvier, pour la première fois, elle est en tête chez TNS-Sofres, devant le Premier ministre.
Ségolène Royal ? Les médias l’ont surnommée “la Zapatera”. Les fonctionnaires de la région Poitou-Charentes, sous sa coupe, préfèrent l’appeler la Zapaterreur. » Jean-Yves Chamard, député UMP de la Vienne, est content de son bon mot. Méchanceté gratuite d’un opposant ? A prendre le pouls du conseil régional, le surnom n’est pas totalement usurpé. Les fonctionnaires ne sont pas les seuls à craindre la présidente (PS) de la région. Même les élus de la majorité la jugent, au mieux, « cassante ». Toujours si souriante en une des magazines, et au top des sondages, Ségolène Royal gérerait donc sa région à la manière d’une harpie ? Tout est, bien sûr, affaire de point de vue. Ses proches admettent qu’elle a secoué le cocotier d’une institution un peu ronronnante. Elle a importé et imposé dans la paisible ville de Poitiers des méthodes très parisiennes, perturbant un personnel obligé de sortir de sa routine.
Présidence renforcée
Ses méthodes ? La rapidité d’exécution, d’abord. Quand, peu après son élection fin mars 2004, elle a demandé que soient vite mis en place les « emplois-tremplins » (l’équivalent des emplois-jeunes supprimés par le gouvernement Raffarin), les services de la région lui ont suggéré d’attendre la rentrée de septembre avant de lancer quoi que ce soit. Elle a imposé, dans la douleur, que tout soit en place début juillet.
Mais la véritable remise en cause, pour les fonctionnaires comme pour les élus, a été la recentralisation du pouvoir régional, dans les mains de la présidence. A entendre les proches de Ségolène Royal, on serait tout simplement passé de la IVe à la Ve République. Explication : avant 2004, les conseillers régionaux étaient élus à la représentation proportionnelle. D’où une relative faiblesse de la présidence, contrainte de composer avec des majorités plus ou moins stables. Même dans l’opposition, les conseillers régionaux étaient choyés. Ils pouvaient toujours être utiles. Aujourd’hui, en Poitou-Charentes comme ailleurs, la majorité est confortable, ainsi que l’a voulu le mode de scrutin accordant une prime à la liste victorieuse. Et, à l’image de la majorité parlementaire sous la Ve République, sur les sujets majeurs, elle est stable et disciplinée. L’exécutif sait imposer ses points de vue. Aux élus et aux services.
Les relations avec les premiers ne sont pas toujours au beau fixe. Ainsi, le constructeur de catamarans Jean-François Fountaine, premier vice-président (PS) de la région, vit plutôt mal de voir ses prérogatives réduites, bien en deçà de ses espérances. « Les élus ? Elle les traite comme ses subordonnés », lance Jean-Yves Chamard. Quant aux fonctionnaires, nombre d’entre eux disposaient avant d’un pouvoir étendu et d’une délégation de signature : une cinquantaine de personnes pouvaient s’engager au nom de la présidence. Ségolène Royal a mis fin à cette atomisation du pouvoir, ce qui a bien sûr heurté les intéressés.
Equipe réduite
Cette reprise en main, la présidente du conseil régional de Poitou-Charentes l’a faite en s’appuyant sur une petite équipe de huit personnes, qui a découvert avec elle l’institution. Jean-Luc Fulachier en est la cheville ouvrière. Cet énarque, ancien haut fonctionnaire de la direction du budget au ministère de l’Economie et des Finances, avait dirigé le cabinet de Ségolène Royal lorsqu’elle était ministre déléguée à la Famille, entre 2000 et 2002. Tout en jouant un rôle politique de premier plan auprès de la présidente, il est aujourd’hui directeur général des services de la région. Il est secondé par trois responsables de grands pôles, lesquels ont remplacé la quinzaine de directions qui co-existaient auparavant. Quant au cabinet de Ségolène Royal, il est dirigé par Danielle Mailhé, une ancienne sous-préfète. Enfin, Denis Leroy, qui a conduit la campagne de 2004 pour les élections régionales, est associé à maintes décisions.
C’est donc cette équipe qui a appuyé Ségolène Royal dans son travail de remise en cause de la politique régionale de Jean-Pierre Raffarin. Ainsi la Maison Poitou-Charentes, à Paris, a-t-elle été fermée brutalement. Idem pour l’Ecole des projets, qui, selon l’ancienne équipe, réalisait un travail de réflexion en profondeur ; et, selon la nouvelle, dépensait 700 000 euros pour organiser des colloques « creux et pompeux ». La nouvelle présidente a en outre mis fin à la desserte de Poitiers par la compagnie aérienne à bas coût Ryanair. Motif : la région devait payer 10 euros par passager. Ségolène Royal se veut une gestionnaire économe des deniers régionaux, même si sa communication coûte parfois cher. Ainsi, le 6 juillet dernier, elle voulait fêter dignement à La Rochelle l’annonce de l’organisation des jeux Olympiques en France – et donc la tenue d’épreuves de voile au large du port charentais. En attendant son arrivée, des huîtres ont été offertes à tous les Rochelais. Mais, faute de JO, la présidente ne s’est pas déplacée.
Partenariats limités
En outre, toujours au nom de la recherche d’économies, nombre de tâches déléguées à l’extérieur ont été « internalisées ». Ainsi, la chambre de commerce instruisait les dossiers pour l’attribution des aides régionales aux entreprises. Elle a perdu cette prérogative. Ce recentrage, cette volonté de compter sur ses seules forces, n’est pas sans risques. « Une région, c’est une collectivité qui anime le territoire, en partenariat avec les départements, les communes, estime l’autre député de la Vienne, le socialiste Alain Claeys. A elle seule, ses moyens sont limités. » Le budget de la région est inférieur à celui d’un département comme la Charente-Maritime.
Or la politique de la compagne de François Hollande ne favorise pas les partenariats. « Cela ne l’intéresse que si elle est seule sous la lumière des projecteurs, affirme Jean-Yves Chamard, ça rend les choses très difficiles, aussi bien avec les collectivités dirigées par la droite qu’avec celles tenues par la gauche. On lui a proposé de travailler avec elle pour la création d’un pôle de compétitivité concernant les biocarburants, elle n’était d’accord qu’à condition de figurer seule en première ligne. » Président du conseil général de la Vienne, Alain Fouché (UMP) confirme : « Elle ne voulait travailler avec nous qu’à condition de tout chapeauter. » « Tout cela c’est de la politique locale » , assurent les amis de la présidente, soucieux de prendre de la hauteur.
« Si elle a eu le mérite de faire ce qu’elle avait annoncé – les emplois-tremplins, le pouvoir budgétaire accordé aux lycées… –, il lui reste deux défis, estime Alain Claeys. Accepter de développer des partenariats et faire émerger son équipe. » Autrement dit, se mettre un peu en retrait. Difficile à envisager pour une femme qui se dit prête à se lancer dans la course à la présidentielle…
Un parcours de bonne élève
1953 - Naît à Dakar
1978 - Elève à l’Ena
1982 - Chargée de mission à l’Elysée, au côté de François Mitterrand, avec son compagnon, François Hollande. Elle s’occupe des affaires sociales
1988 - Elue députée PS des Deux-Sèvres
1992-1993 - Ministre de l’Environnement dans les gouvernements Cresson et Bérégovoy
1997-2000 - Ministre déléguée chargée de l’Enseignement scolaire
2000-2002 - Ministre déléguée à la Familleet à l’Enfance
2002 - Députée PS des Deux-Sèvres
2004 - Présidente du conseil régional de Poitou-Charentes
Ségolène Royal, en octobre 2005. La présidente du conseil régional de Poitou-Charentes a mené une vaste reprise en main du pouvoir local. Elus et fonctionnaires se sont ainsi vu retirer un certain nombre de leurs prérogatives.
Une cote de popularité au zénith
Ségolène Royal a le venten poupe,elle est au firmament des sondages,au point d’accréditer l’hypothèsed’une candidature à l’élection présidentielle : telle est l’opinion admise. En réalité, c’est la stabilité de sa cote de popularité qui prédomine, depuis qu’elle est entrée dans les palmarès, en avril 2004. Une stabilité, maisà haut niveau : selon tous les institutsde sondage, elle se place dans le Top-10 des personnalités politiques lesplus appréciéesdes Français.Juste derrière Bernard Kouchner et Dominique de Villepin selon l’Ifop. Ipsos la classeà la sixième place. Mais, le 5 janvier, pour la première fois, elle est en tête chez TNS-Sofres, devant le Premier ministre.
Source :
http://challengestempsreel.nouvelobs.com/chall_2954.html[/quote]