[i][b]L'abbé Pierre à l'Assemblée pour défendre le logement social [/b]
PARIS (Reuters) - L'abbé Pierre veut se rendre à l'Assemblée nationale ce mardi pour dénoncer des "amendements inacceptables" contre le logement social présentés par certains députés UMP.
[b]L'amendement le plus controversé, adopté par la commission des finances, propose que le quota de 20% de logements sociaux que les communes de plus de 3.500 habitants doivent atteindre d'ici 20 ans s'applique en fait à la communauté d'agglomération.[/b]
Cela permettrait à certaines villes d'échapper au quota, en principe imposé depuis janvier 2002 en vertu de la loi sur la solidarité et le renouvellement urbain ("loi SRU"), les communes de leur agglomération très dotées en HLM compensant leur déficience en la matière.
L'amendement mettrait à mal l'ambition de mixité sociale défendue par le gouvernement.
"Je sais ce qu'est l'Assemblée nationale, pendant six ans j'en ai été membre. J'y vais pour dire avec quelle gravité m'apparaît ce débat qui touche ce pour quoi je me suis battu toute ma vie", déclare l'abbé Pierre dans une interview à Libération.
Les violences urbaines de l'automne, souligne le fondateur de la communauté d'Emmaüs, sont "la conséquence de plusieurs phénomènes liés à la crise de l'emploi, de l'école, du rôle des parents, mais nul ne peut occulter le lien avec la crise du logement".
"Quand l'expression logement social a été inventée, elle visait les personnes qu'il fallait aider. Aujourd'hui, cette formule vise ceux que l'on veut fuir. Ce sont des logements que l'on ne veut pas voir de chez soi."
L'abbé Pierre a aussi écrit au président Jacques Chirac pour lui demander de ne pas fléchir sur cette disposition de la loi.
Le débat parlementaire sur cette question reprend dans l'après-midi lors de l'examen du projet de loi d'"engagement national pour le logement", porté par le ministre de la Cohésion sociale Jean-Louis Borloo et déjà adopté par les sénateurs.
"Cette loi est très largement soutenue par l'opinion publique, toute révision à la baisse serait une indication d'une volonté moins forte dans le combat contre le mal-logement", commente l'abbé Pierre.
Lors de ses voeux à la presse, à la mi-janvier, Jean-Louis Borloo s'était refusé à commenter les amendements apportés par certains députés.
Au sein de l'UMP, le clivage entre partisans et adversaires du quota imposé par la loi SRU rejoint en partie celui entre chiraquiens et sarkozystes.
En novembre, le président de l'UMP Nicolas Sarkozy avait estimé dans Ouest-France qu'une "bonne politique du logement ne consiste pas à couvrir la France de logements sociaux mais à permettre aux salariés modestes d'être propriétaires de leur logement et ainsi libérer des HLM pour ceux qui n'ont pas les moyens d'être propriétaires".[/i]
Je ne comprends pas bien la logique derrière ça, ou alors j'ai peur de la comprendre : en novembre, les banlieues explosent, on parle du logement, le gouvernement s'en fera une priorité, etc...
Et là, une fois les braises éteintes, on tente de faire passer un amendement qui va pousser encore la logique de la "ghettoisation" ?
Quelqu'un qui comprend la logique UMP (ce qui n'est pas mon cas) peut-il m'éclairer ?