[b][u]François Hollande annonce des contre-propositions systématiques[/u]
PARIS (Reuters) - Taxé d'inaction par Dominique de Villepin, le Parti socialiste fera "sur chaque sujet, une contre-proposition" avant l'élection présidentielle de 2007, affirme François Hollande.[/b]
Le premier secrétaire du PS commencera mardi par défendre une motion de censure contre la politique économique et sociale du gouvernement, après la création du "contrat première embauche" pour les moins de 26 ans.
Cette procédure a pour but "d'alerter l'opinion sur le texte et la méthode du gouvernement", a expliqué François Hollande sur France Inter.
Il s'agit également de "répondre à ce qu'a été une procédure de brutalité de la part du Premier ministre, le recours à l'article 49-3" qui interrompt débat et vote parlementaires, a souligné François Hollande.
"Pendant trois ans, j'ai entendu ce refrain 'où est le Parti socialiste, il ne s'oppose pas assez' et maintenant on nous dirait 'vous vous opposez trop, pas assez de propositions'", s'est-il amusé, interrogé sur la guérilla parlementaire menée par l'opposition contre le CPE.
A ses yeux, la stratégie du gouvernement - faire adopter son texte pendant les vacances scolaires et les examens universitaires - a échoué, la mobilisation contre le CPE ne faiblissant pas.
Le collectif de jeunes contre le CPE espère relancer la contestation jeudi, jour où le Sénat entamera son débat sur ce dossier. Une nouvelle journée d'action unitaire est prévue le 7 mars.
Face à ce nouveau contrat inventé par la droite, le Parti socialiste propose un "contrat sécurité formation", qui exonérerait les employeurs de cotisations sociales en échange de l'embauche et de la formation d'un jeune.
François Hollande défendra cette proposition devant les députés mardi en même temps que la motion de censure, qui n'a aucune chance d'être adoptée, l'UMP disposant de la majorité absolue à l'Assemblée.
Avec les socialistes, "sur chaque sujet, nous allons faire une contre-proposition", a assuré le député-maire de Tulle. "Je ne vais pas faire des propositions pour faire plaisir. Je vais faire des propositions qui nous paraissent justes et pertinentes".
François Hollande a notamment réitéré la demande socialiste d'une taxation exceptionnelle des "super-profits" engrangés par les sociétés pétrolières, comme Total la semaine dernière, afin de financer la "préparation des énergies d'avenir".
Il faut une taxation supérieure des bénéfices "quand ils sont distribués aux actionnaires", plus faible "quand ils sont réinvestis dans l'entreprise ou redistribués".
"Face à une société de précarité que propose la droite, la gauche dans son ensemble doit proposer une société de sécurités", collective, professionnelle, sociale, éducative, urbaine, a insisté le premier secrétaire.
"Le grand enjeu aujourd'hui c'est l'excellence et l'égalité. Il faut être à la fois les meilleurs et les plus justes, c'est comme ça que la France pourra peser dans la mondialisation.
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