[b][u]Plus de 150.000 cas de chikungunya à la Réunion,[/u]
SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION (Reuters) - Le bilan des victimes de l'épidémie de chikungunya a été revu à la hausse, avec 157.000 personnes touchées à la Réunion, où le Premier ministre, Dominique de Villepin, est attendu dimanche.[/b]
La Cellule interrégionale épidémiologique (CIRE) a chiffré vendredi à 157.000 le nombre de personnes victimes jusqu'ici de la maladie, qui est transmise par les piqûres de moustiques.
Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, avait estimé jeudi le nombre de cas à "130.000 depuis le début de l'épidémie, en mars 2005".
L'écart entre les deux chiffres provient de la consolidation des données recueillies par la CIRE, qui intervient le jeudi midi. "Des signalements de chikungunya dont les symptômes ont commencé fin janvier nous parviennent encore, nous devons réajuster l'estimation en permanence", explique Philippe Renault, médecin épidémiologiste à la CIRE.
Néanmoins, l'épidémie, qui a touché un habitant sur cinq, se stabilise depuis trois semaines. Le nombre de nouveaux cas hebdomadaires signalés se maintient autour de 22.000.
La courbe de l'épidémie est "en phase de plateau, à un degré élevé de transmission", poursuit le médecin, soulignant l'impossibilité de pronostiquer le moment à partir duquel le nombre de nouveaux cas s'infléchira.
Xavier Bertrand avait également indiqué jeudi que 77 décès étaient directement ou indirectement liés au chikungunya.
"UNE ÉPIDÉMIE FOUDROYANTE"
Dominique de Villepin sera dimanche matin à la Réunion, pour une visite de 36 heures. Il sera accompagné par Xavier Bertrand et accueilli par le ministre de l'Outre-mer, François Baroin.
Le Premier ministre a une nouvelle fois défendu vendredi la gestion de cette crise sanitaire par son gouvernement, accusé par l'opposition de gauche d'avoir tardé à mettre en place des mesures de lutte contre le chikungunya.
"Nous sommes dans le cas d'une épidémie foudroyante qui s'est considérablement accélérée au tournant de l'année dernière. C'est toujours plus difficile de faire face à un virus tropical inconnu dans une situation particulièrement difficile de crise (...) Les évolutions ont surpris et ont dépassé l'ensemble des pronostics qui pouvaient être faits par les experts", a-t-il dit en marge d'un déplacement à Lyon.
"Nous ne ménageons pas notre peine. A la Réunion, c'est une mobilisation générale qui est organisée", a-t-il insisté.
Pour Dominique de Villepin, "il faut beaucoup d'humilité, beaucoup de mobilisation, beaucoup de détermination, mais il faut accepter qu'il y a des situations où cela reste très difficile". "Si nous maîtrisions tout, si nous avions des réponses à tout, les choses seraient plus simples", a-t-il dit.
Lors de sa visite sur l'île, Dominique de Villepin visitera le PC de crise installé à la préfecture de Saint-Denis, avant de se rendre à l'hôpital de la ville pour voir les médecins qui soignent les victimes de l'épidémie.
Il assistera sur le terrain à des opérations de démoustication, avant de participer dimanche soir à un dîner républicain et de rencontrer lundi matin les acteurs économiques réunionnais.
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