[b]Georges Frêche mis en examen pour des propos sur la police lors des émeutes urbaines[/b]
Le président PS de la région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, a été mis en examen lundi à Montpellier pour "diffamation envers une administration publique" pour ses propos sur la police lors des émeutes urbaines de novembre, a révélé samedi 11 mars le Midi Libre.
La procédure judiciaire vise les propos du président du conseil régional, lors de l'inauguration de la mosquée Averroès dans le quartier de la Paillade, le 4 novembre à Montpellier, a confirmé Me André Ferran, son avocat. Lors de son allocution, M. Frêche avait abordé les évènements violents qui se déroulaient dans de nombreuses villes et s'était interrogé : "Je me demande si ce ne sont pas les flics qui, comme en mai 1968, mettent le feu aux bagnoles ?", selon le journal.
Ces déclarations, publiées le lendemain, avaient provoqué de vives réactions de députés locaux de l'UMP et du principal syndicat de gardiens de la paix Alliance. "Le syndicat avait écrit à M. Frêche pour protester et demander des excuses. Je n'ai jamais reçu de réponse", a raconté Philippe Sébag, secrétaire régional d'Alliance. "Notre avocat nous avait dit qu'une plainte ne pouvait pas être déposée par le syndicat mais qu'il fallait se retourner vers le ministère", a-t-il précisé.
"Le ministre de l'intérieur Nicolas Sarkozy, en sa qualité de représentant du corps policier, a saisi en début d'année son homologue de la justice pour qu'une action soit engagée contre M. Frêche", a expliqué Me Ferran. "Le juge d'instruction à Montpellier a ouvert son dossier par la mise en examen lundi de M. Frêche, qui a pris acte", a-t-il ajouté. Aucune date d'audience n'a été fixée pour le moment.
SIMPLE DROIT DE PAROLE SELON L'AVOCAT DE M. FRÊCHE
"Je suis serein dans cette affaire, il n'y a pas de diffamation. Il n'a pas affirmé que le commandant Untel ou le lieutenant Untel avait mis le feu, il a parlé in globo de la police. Je constate que Sarkozy est allé directement à l'action en justice", a-t-il poursuivi.
"M. Frêche a simplement exercé le droit de parole, libre dans une démocratie, c'est ce que nous plaiderons et j'espère bien que M. Frêche sera relaxé. Il n'y a pas de raison et surtout pas d'excuse à faire", a estimé M. Ferran. Pour lui, "la police pas plus qu'un autre corps n'a une souveraineté totale au point que l'on ne puisse s'interroger à son sujet".
Par ailleurs, une information judiciaire pour "injures à caractère racial" a été ouverte le 2 mars pour les propos tenus sur des harkis le 11 février par M. Frêche et pour lesquels il a présenté des excuses publiques deux jours plus tard sans éteindre la polémique.Me Ferran s'est dit également "serein" dans cette affaire "où il n'y a pas d'injures à caractère raciste : le mot "sous-homme" était un raté, il voulait dire "vous manquez d'honneur, vous, le citoyen", et il s'est excusé pour ce terme".
Avec AFP/ Et LEMONDE
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http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/ill/2006/03/11/h_9_ill_749968_freche.jpg[/img]Image: Le monde.
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