Le problème de la détermination du revenu réel.
Dans les calculs de revenus il ne faut pas seulement tenir compte du revenu net diminué de l'impôt sur le revenu des personnes physiques (IRPP). En effet il faut intégrer l'usage de plus en plus répandu consistant à lier au niveau de revenu le prix de multiples services.
Ce système touche le prix d'un grand nombre de services : cantine scolaire, garderie, centre de vacances, aide ménagère, centres aérés, aide juridictionnelle etc.
A cette règle s'ajoute l’attribution d’allocations dépendant du niveau de revenus : allocation de rentrée scolaire, aides au logement etc.…Tous ces revenus d’assistance, qu’ils se concrétisent par une diminution de prix ou par un versement d’argent, ne sont pas imposables. De plus ils ne sont comptabilisés ni pour le calcul de l’impôt, ni lors du calcul du seuil à partir duquel on peut obtenir ou non la diminution du prix d’une prestation ou le versement de telle ou telle aide. Avec ce système le revenu réel peut se définir comme la somme du salaire augmenté des aides directes (si on en bénéficie), diminué des impôts et du sur-prix payé sur les prestations qualifiées de sociales.
L'IRPP de ce fait n'est plus l'élément central frappant les revenus des classes moyennes laborieuses.
Cette politique de redistribution généralisée du revenu augmente le prix du travail car c’est sur lui, en dernier ressort, que sont prélevées, via les cotisations et impôts les sommes nécessaires à l’octroi des aides ou à la compensation des diminutions de prix. En plus ce système décourage le travail, un revenu d'assistance, augmenté de divers aides, exonérées d'impôts mais non de la gratuité ou de la quasi-gratuité de tel ou tel service, peut s'avérer supérieur à un faible salaire, imposé et ne bénéficiant que de peu d'avantages sociaux. L’on peut avoir ainsi un chômage important et, parallèlement, des besoins en main d’œuvre non satisfaits le tout compléter par de forts déficits publics Par ailleurs le nombre des démunis ne cessant d’augmenter, on ne peut que constater que cette politique ne semble avoir pour seul résultat que de faire dépendre le plus grand nombre, non pas des revenus de l’activité, mais de l’assistanat. De plus les "non-assistés" passent parfois pour riche. On se met ainsi parfois à jeter l’opprobre sur ceux qui à la fois payent des impôts, ne reçoivent pas d’aides et payent les services publics au prix fort. Ceux-ci peuvent se demander si cela vaut la peine de continuer à perdre sa vie à gagner celle des autres ou bien s'il n'est pas plus raisonnable d'envisager l'expatriation.