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http://www.u-m-p.org/site/photos/reunion_nadherents_250306.jpg[/img] [b]Sur le CPE, la solidarité de l'UMP « avec le gouvernement a été complète dès le premier jour et continuera de l'être » a assuré Nicolas Sarkozy lors de son rendez-vous mensuel avec les nouveaux adhérents. Selon lui, cette crise révélatrice « d’une peur de l’avenir » parmi la jeunesse souligne l’urgence de choix politiques fondés sur un projet, dont « chacun puisse sentir qu'il est inspiré par un esprit de justice ».[/b]
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http://www.u-m-p.org/site/photos/nsarkozy_250306.jpg[/img][quote]Mesdames et messieurs,
Mes chers amis,
Vous cherchiez un mouvement qui ne se satisfait pas des vieilles recettes ni des demi-mesures… Vous cherchiez un parti dont le confort intellectuel et le fatalisme politique ne sont pas de mise…Vous cherchiez un parti où vous jouerez un rôle… Eh bien vous y êtes ! Et je vous y souhaite très chaleureusement la bienvenue.
Je n'ai pas oublié l'émotion de ma première réunion politique. J'imagine pour l'avoir connu la vôtre aujourd'hui.
Nous étions 100.000 en 2004. 200.000 en 2005. J'en prends le pari, vous serez, en 2006, plus de 300.000 à réfléchir et à incarner un projet pour la France.
Nous sommes en train de construire la première Formation politique populaire de France.
Mois après mois, les rangs de l'UMP s'élargissent et cela est un atout formidable pour aborder l'échéance décisive de 2007.
Elle sera décisive, parce que notre société étouffe et se désespère.
Vous savez, cela fait 25 ans que je parcours la France. 25 ans que j'écoute nos concitoyens et que je sonde leurs angoisses et leurs espérances... Eh bien jamais je n'ai senti la France aussi crispée et tourmentée. Elle a besoin d'une large respiration politique. Et j'en ai la conviction : l'élection de 2007 peut être ce grand rendez-vous démocratique qui libérera l'énergie de notre peuple.
Mesdames et messieurs,
En l'espace de quelques mois, deux crises se sont succédées. Celle des banlieues qui a révélé les échecs de l'intégration et la perte des repères civiques. Celle du CPE qui est la marque d'une inquiétude vis à vis de l'avenir, du progrès économique et social, de l'ensemble de notre société.
Ces crises ne sont pas nées subitement. Nous payons le prix de deux décennies d'immobilisme, dont seize années de nivellement et d'égalitarisme socialiste face aux évolutions du monde, un monde qui ne nous a pas attendu et qui le fera de moins en moins.
Cette crise du CPE, je la suis de près.
En tant que Ministre de l'Intérieur, d'abord. A ce titre, je veux saluer le travail exemplaire des forces de l'ordre. Face aux extrémistes de tous bords qui ne sont en réalité que des voyous, mes instructions sont nettes : agir avec professionnalisme, sang froid et autorité. Les casseurs seront pourchassés, les délits seront sanctionnées : voilà ma ligne de conduite. Il ne faut pas la moindre tolérance à l'endroit des voyous. J'attends maintenant que la justice sanctionne sévèrement ceux qui le méritent. Le sentiment d'impunité a fait des ravages dans notre pays : cette époque est révolue. J'ajoute que je n'accepte pas que des facultés et des lycées soient bloqués par des minorités. Le droit de grève est un droit, celui de travailler aussi. J'ai l'intention que l'un et l'autre soient respectés. Ceux qui veulent étudier, qu'ils soient pour ou contre le CPE doivent être soutenus, aidés et même encouragés.
Quand dans une société moderne, pour exprimer un malaise ou une opposition les communautés étudiantes et enseignantes ne trouvent d'autres voies que le blocage ou la fermeture des universités, nous sommes dans une société qui a perdu ses repères.
J'assume mes responsabilités. Je n'ai pas de leçons de fermeté à recevoir. J'ai demandé aux forces de l'ordre de faire preuve de discernement car je ne voulais pas de victimes chez les jeunes lycéens. Ceux qui protestent aujourd'hui auraient été si heureux de me demander des comptes en cas de drames.
En tant que Président de l'UMP ensuite.
Notre solidarité avec le gouvernement a été complète dès le premier jour de la crise. Elle continuera de l'être !
Nous sommes solidaires du gouvernement car ce que les Français reprochent aux responsables politiques ce n'est pas d'être trop déterminés, mais de l'être généralement trop peu.
Nous sommes solidaires du Gouvernement car s'attaquer à des problèmes trop souvent laissés de côté par manque de courage, en tentant d'apporter des solutions mêmes imparfaites, ne peut qu'être salué.
Nous sommes également solidaires du gouvernement parce qu'il y a des limites que nous ne pouvons accepter de voir franchies sans réponses. Celle du nombre de jeunes Français au chômage en est une ! Il faut tenter autre chose et le plus tôt sera le mieux.
Nous n'acceptons pas de voir tous les ténors de la gauche se saisir impunément du combat contre la précarité de l'emploi ! Durant les années Mitterrand et Jospin, les contrats précaires et intérimaires ont quasiment doublé… C'est pourquoi j'invite l'opposition à être un peu moins grandiloquente sur le sujet.
Nous n'acceptons pas de voir lancer des ultimatums au Gouvernement de la République et au Parlement de la France.
Solidaires enfin, parce que ce n'est pas dans la tourmente que l'on quitte le navire même si l'on doit réfléchir au cap qui est suivi pour s'assurer qu'il est toujours pertinent.
Cette solidarité gouvernementale, nous ne la dissocions pas d'un regard lucide sur la situation. Cette solidarité ne nous empêche nullement d'avoir des idées, et, de les faire connaître pour les voir reprises.
L'UMP ne veut pas d'un rapport de force stérile avec la jeunesse, et, même avec une partie d'entre elle.
Même si les motifs qui conduisent à rejeter le CPE sont pour certains très discutables, il faut créer les conditions du dialogue.
Il le faut car nos enfants ont besoin de suivre dans la sérénité les enseignements de l'université ou du lycée. Ils ont besoin de réussir leurs examens, et tout simplement leur vie.
Il le faut car dans des manifestations qui régulièrement sont perturbées par des casseurs et des éléments violents, ils courent des risques. Ministre de l'Intérieur je dois dire qu'à cet égard je suis inquiet. Tout ceci doit se terminer au plus tôt.
Il le faut car notre pays est en train de se diviser, de s'affronter alors même que toutes ses composantes devraient avoir le même souci de l'avenir des jeunes et de leur emploi. Un affrontement stérile n'aurait pas de sens.
Lors de la crise des banlieues, je n'ai pas cédé car l'essentiel était en jeu. C'était la loi de la République contre la loi des bandes. Lors de la réforme des retraites avec J.P. Raffarin, nous n'avons pas cédé car l'essentiel était en jeu : la solidarité entre les générations. Aujourd'hui, par-delà le CPE, l'essentiel c'est le débat sur l'emploi des jeunes.
Le Premier Ministre s'est dit, dans cet esprit, prêt à ouvrir sans a priori des discussions. J'invite tous les protagonistes à saisir cette main tendue car personne, je dis bien personne, ne sortira gagnant de l'absence de discussions et de compromis.
Savoir imaginer un compromis, c'est être courageux et utile à son pays. C'est ce que l'UMP demande et attend.
Mes chers amis,
Toute crise est instructive, mais celle que nous vivons l'est plus que d'autres car si la jeunesse n'a pas nécessairement raison, ce qu'elle ressent doit toujours être pris au sérieux.
L'UMP a des certitudes et des convictions, mais l'UMP se doit tout autant d'être à l'écoute de la société et notamment de sa jeunesse.
Avec ses mots et derrière ses slogans excessifs, il y a une peur de l'avenir. Il faut l'entendre et là comprendre.
Après vingt années de chômage de masse, quinze ans de croissance médiocre, dix ans de pouvoir d'achat poussif, sept alternances politiques depuis 1981, la France a perdu ses illusions et les jeunes ne peuvent être totalement blâmés de dire à haute voix ce que leurs parents pensent eux-mêmes.
A tort ou à raison, ces jeunes redoutent la mobilité, la flexibilité et la prise de risque. Ils aspirent mêmes, nous disent certaines enquêtes, à devenir majoritairement fonctionnaires ! Il y a une part de conservatisme dans tout cela qui n'est pas vivifiante, mais, pour autant, ne soyons pas sardoniques vis à vis de cette soif de protection.
Cette soif n'est pas une idéologie. Elle s'est installée dans les mentalités faute de mieux, je veux dire faute d'alternative et d'espérance !
Oui, il y a une peur dans l'air, mais il y a aussi un appel pressant à la politique, je veux dire à des vrais choix politiques ! Et cela, j'estime que c'est nouveau et prometteur pour tous ceux qui veulent changer la donne.
Chaque jour qui passe me conforte dans l'idée qu'il nous faut être plus intrépides, plus créatifs, plus volontaires.
On ne débloquera pas la société française avec les recettes du passé. On ne la débloquera pas avec des politiques segmentées et orientées sur telle ou telle catégorie de français qui se pensent alors stigmatisés et en conséquence se braquent !
Il faut à l'inverse un projet global, fondé sur un diagnostic clair et si possible partagé ; un projet dont chacun puisse sentir qu'il est inspiré par un esprit de justice.
Pour qu'il y ait justice, il faut que les droits et devoirs soient équitablement répartis et il faut que la responsabilité des personnes ne soit pas noyée dans l'uniformité afin que les vertus individuelles - comme celles de la motivation et du mérite - soient récompensées.
Ce n'est pas le changement que refusent les Français mais c'est la réforme qu'ils pensent injuste, qu'ils rejettent. Nous devons être très attentifs à ce souci de justice qui est une caractéristique de notre peuple.
Quand la réforme est mise au service de la justice, les Français y consentent.
L'UMP doit considérer que l'esprit de justice est un principe aussi fondamental que la reconnaissance du travail, du mérite, de l'effort. La Justice, c'est que celui qui travaille plus gagne davantage. La Justice, c'est que celui qui a le plus de handicaps soit davantage aidé. La Justice c'est que celui qui veut s'en sortir en ait l'opportunité. La Justice, c'est que le droit à la réussite et à la promotion sociale soit reconnus à chacun, quelles que soient ses origines, sa couleur de peau, son âge.
Que nul ne s'y trompe, l'objectif d'une société du plein emploi va de pair avec l'éloge de l'effort et du mérite car on ne peut vouloir à la fois briser le chômage et mépriser la culture du travail.
Et puis, mes chers amis, [/quote]