[b][u]Moussaoui, l'enfant ballotté[/u]
La famille perturbée et les jeunes années de Zacarias Moussaoui ont été longuement présentées lundi aux jurés. Pour tenter de lui épargner l'injection mortelle, les avocats du Français veulent prouver qu'il est atteint d'une schizophrénie, circonstance atténuante. [/b]
La famille perturbée et les jeunes années de Zacarias Moussaoui, enfant ballotté apprécié pour son "sens de l'humour" mais qui risque aujourd'hui la peine de mort en lien avec le 11-Septembre, ont été longuement présentées lundi aux jurés du tribunal fédéral d'Alexandria en Virginie.
Avant même de naître, Zacarias Moussaoui a connu la violence: sa mère Aïcha el-Wafi, dont il était le plus jeune enfant, "a été battue pendant sa grossesse", a notamment expliqué Jan Vogelsang, appelée par la défense pour présenter la jeunesse du Français. Aïcha el-Wafi a dû être hospitalisée trois semaines avant la naissance de "Zac", le 30 mai 1968, avant de passer quatre mois en convalescence, a raconté Mme Vogelsang. Pourtant, dans un enregistrement vidéo, sa soeur Djamila s'est souvenue d'un "beau petit bébé toujours souriant".
"Tendances schizophrènes"
Cette experte spécialisée dans l'influence de l'environnement social et familial sur la psychologie des prévenus a mené ses recherches en France et au Maroc, où elle a interviewé 51 personnes: proches, enseignants, employés de services sociaux, médecins. Zacarias Moussaoui a écouté avec intérêt ses explications, non sans faire connaître par des mimiques ironiques ou des signes de désapprobation son désaccord avec certaines affirmations.
Pour tenter de lui épargner l'injection mortelle, les avocats du Français veulent prouver qu'il est atteint d'une schizophrénie, circonstance atténuante. Le père de Zacarias, Omar Moussaoui, qui a fait régner la terreur dans sa famille, a vécu un temps à la rue et séjourne aujourd'hui dans un hôpital psychiatrique en France, a déclaré Mme Vogelsang, au tribunal fédéral d'Alexandria. Ce père et ses deux filles, soeurs aînées de Zacarias, souffrent de "troubles psychotiques", de "tendances schizophrènes" et de "symptômes de maladie mentale", a affirmé l'experte.
Elle n'a pas pu mener à bien son entretien avec le père en raison de la dose de tranquillisants qui lui avait été administrée. Nadia, la fille aînée, a parfois "l'impression de devenir une pierre". C'est elle qui décrira son frère comme un adolescent qui "lisait avec beaucoup de conviction Martin Luther King, qui était pour les droits civiques, la non-violence, la force de l'amour". Djamila, la cadette des filles, "perd tout contact avec la réalité" quand elle n'est pas sous traitement. Entre 1968 et 1974, les quatre enfants d'Omar et Aïcha, Marocaine "mariée de force" à 14 ans et arrivée en France avec son mari peu avant la naissance de Zacarias, ont connu orphelinats et foyers dans le sud-ouest, puis à Mulhouse.
"Son sens de l'humour"
A l'école, Zacarias Moussaoui était un "élève moyen, aux résultats moyens". Turbulent, bavard, mais pas violent. Il a redoublé une fois et semblé s'apaiser en lycée professionnel. "Entêté", il respectait toutefois ses professeurs. Pendant toutes ces années, à la maison, l'atmosphère était "émotionnelle", "violente". Pourtant, "Zac" avait partout des amis. Deux d'entre eux, dont un de confession juive, ont traversé l'Atlantique pour témoigner. "Il était connu pour son sens de l'humour", a souligné Mme Vogelsang, suscitant un grand sourire de l'accusé.
Dans la vie de l'adolescent il y avait aussi Karine. Elle avait 14 ans et lui 16 ans quand ils se sont rencontrés. Ils sont devenus "très proches, de manière inhabituelle pour des jeunes". Leur histoire a duré six ans, au cours desquels ils ont même vécu ensemble. Mais pour le père de Karine, ce petit ami n'était qu'un "sale arabe", a affirmé l'experte. Après cette entrée en matière, les avocats ont commencé l'audition du psychologue Xavier Amador, qui a assuré que Moussaoui était atteint de schizophrénie. Ce témoignage doit se poursuivre mardi. Les jurés pourraient commencer à délibérer en vue d'un verdict dès la fin de la semaine.
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Bientôt on dira qu'il est victime d'une machination, ou bien qu'il n'est plus capable de compter sur ces doigts, et qu'il a fait cela pour voir les choses en Grand.
[b]Mais cet humain est un malade à enfermer... Arretons de trouvais des circonstances pour une peine moins lourde[/b]