[quote][b]Le congrès de la CGT sous le signe de la victoire contre le CPE[/b]
La CGT, première organisation syndicale de France, ouvrira son 48e congrès lundi à Lille, sur fond de victoire contre le contrat première embauche (CPE), une situation qui conforte son secrétaire général Bernard Thibault mis en difficulté par une partie de sa base opposant la "lutte" au "réformisme".
Le congrès de la CGT, qui se réunit tous les trois ans, doit permettre aux militants et aux instances dirigeantes du syndicat de faire le point sur les orientations et les actions menées ces trois dernières années, et de définir les grandes orientations futures.
Plus de 1.000 délégués cégétistes issus des 32 fédérations que comptent l'organisation sont attendus à Lille. Les secrétaires généraux et présidents des autres organisations syndicales ont été conviés. Les représentants de la CFDT, de la CFTC, de l'UNSA et de la FSU ont déjà annoncé leur visite.
Côté politique, la secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet, ainsi que Daniel Vaillant pour le PS devraient également faire le déplacement.
Le congrès, qui se tiendra à partir de lundi après-midi et jusqu'à vendredi au Grand Palais de Lille, était précédé dimanche d'une rencontre débat sur le thème "Quel internationalisme syndical?", avec la participation des secrétaires généraux de la Confédération internationale des syndicats libres (CISL) Guy Ryder, de la Confédération mondiale du travail (CMT) Willy Thys, et de la Confédération européenne des syndicats (CES) John Monks.
Ce débat devait permettre d'avancer sur la création d'une nouvelle instance syndicale unitaire internationale qui pourrait voir le jour d'ici à la fin de l'année.
Le congrès lui-même devrait voir Bernard Thibault réélu sans surprise pour un troisième mandat à la tête du syndicat, à l'issue des débats vendredi matin. Et pour lui, la victoire contre le CPE "occupera une place importante dans les débats et viendra les enrichir".
Ce succès devrait conforter l'orientation de l'actuelle direction alors qu'en interne, certaines fédérations ces derniers mois critiquaient la "ligne Thibault", accusant le secrétaire général de faire la part belle au "réformisme".
Signe le plus visible des tensions internes, en février 2005, le secrétaire général de la CGT avait été mis en difficulté par le vote du comité confédéral national (CCN, le parlement du syndicat) qui s'était prononcé contre le projet de Traité constitutionnel européen. Bernard Thibault souhaitait que la confédération ne donne pas d'avis tranché par souci "d'indépendance" vis-à-vis de la politique.
Bernard Thibault était allé jusqu'à désavouer publiquement ce vote -une première- avant, quelques jours plus tard, de faire marche arrière et de finalement considérer que cette décision était "statutairement valide" et devait être "le bien commun" de toute l'organisation.
La victoire contre le CPE, au terme de dix semaines d'un mouvement conduit par une intersyndicale soudée, va aussi permettre à Bernard Thibault de défendre le souci d'agir de manière unitaire, avec les autres confédérations, contre la politique économique et sociale du gouvernement que toutes dénoncent. Sur ce point là également, la partie n'était pas gagnée en interne. AP[/quote]