[b][u]Juppé souhaite à la France une année de Raison[/u]
Dans un message de vœux diffusé sur son blog, l'ancien Premier ministre souhaite que la France "sorte de la dépression nerveuse" en 2006. Et de souligner que "des changements profonds sont nécessaires". [/b]
De la sobriété avant toute chose. Un petit logo en forme de cœur, une année 2006 écrite en caractères gras. Et Alain Juppé formule ses vœux dans un texte gris sur fond blanc diffusé sur son blog parce que, explique l'ancien Premier ministre, "je ne pourrai répondre personnellement à toutes celles et à tous ceux, si nombreux, qui me souhaitent une bonne année. Qu'ils me le pardonnent."
Dans ce message, il y a des "Vœux personnels d'abord" avec "bonheur, épanouissement, réussite" mais aussi cette aspiration : "Que 2006 fasse reculer la solitude". Et puis, il y a des "Vœux collectifs ?" avec ce souhait émis de "tout cœur" : "Qu'en 2006, la France sorte de la dépression nerveuse où elle s'est enfoncée depuis des mois". Ce n'est pas tout.
[u]"Il faut y croire"[/u]
Alain Juppé ne se contente pas de diagnostiquer un état. Il prodigue au lecteur des conseils voire des remèdes : "Pour combattre la déprime, il nous faudra de la lucidité : c'est vrai, tout ne va pas bien chez nous, et des changements profonds sont nécessaires." S'ensuit une phrase dans laquelle Alain Juppé dope le moral des troupes : "Nous avons dans nos mains, tous les atouts pour réussir ces changements. Il faut y croire !"
Dans un paragraphe plus long que les autres, Alain Juppé estime qu'il faut renouer avec l'esprit de modération. Et de se déclarer sidérer "par le goût que nous développons, ces temps-ci, pour l'outrance, la caricature, la déraison".
[u]Zones d'ombre et de lumière[/u]
Prenant les exemples "du débat sur le passé colonial de la France" et de la polémique autour de la bataille d'Austerlitz et de Napoléon, Alain Juppé qui enseigne au Québec depuis septembre 2005 affirme que "nous nous faisons plaisir parfois en vilipendant tout ce qui a été fait avant nous, même quand nous y avons participé. Il paraît que depuis vingt ans, nous avons eu 'tout faux'".
Après cette envolée historique où Louis XIV figure en bonne place, l'ancien maire de Bordeaux écrit cette phrase en guise de synthèse : "les grands peuples ne renient pas leur histoire; ils l'assument, avec ses zones d'ombres et de lumière, pour la dépasser et se dépasser. Sens de la mesure, goût de l'équilibre, juste appréciation de l'ombre et de la lumière, tout cela s'appelait naguère tout simplement Raison." Et Alain Juppé de conclure sobrement ses vœux d'un "Je souhaite à la France, en 2006, une année de Raison."