Dans une interview au Figaro, Nicolas Sarkozy aggrave son cas auprès de ses électeurs potentiels, et donne raison à ce que dit de lui Philippe de Villiers. Son analyse de la crise du CPE indique bien les limites de la "rupture" qu'il prétend incarner :
Principe N° 1 : Plutôt que risquer une nouvelle affaire Malik Oussekine, toujours céder à la rue.
Ne craignez-vous pas qu'une partie de l'électorat vous reproche d'avoir capitulé, comme beaucoup de gouvernements de droite depuis vingt-cinq ans ?
[...] Nos électeurs les plus fermes à droite veulent qu'on ne cède pas à la rue, et ils ont raison. Mais ils voulaient aussi que la pagaille s'arrête et qu'on ne se retrouve pas avec une nouvelle affaire Malik Oussekine, qui aurait conduit au désastre. Je ne suis pas là pour faciliter la tâche de la gauche. Or j'affirme que cela aurait été un cadeau à la gauche, que de lui donner un espace, que de vouloir imposer une réforme qui n'était pas perçue par les Français comme juste.
Principe N° 2 : Thatcher avait tort : il ne faut jamais réformer si le MEDEF et les syndicats "réformistes" sont contre.
Est-ce une façon de dire que vous n'avez jamais approuvé le CPE ?
Pourquoi faudrait-il, parce qu'on est de droite, défendre un dispositif qui avait fini par n'être ni voulu par les chefs d'entreprise ni accepté par les syndicats réformistes. Quand on a la CGC sur la même ligne que la CGT, on ne peut que s'interroger sur la méthode et sur le fond. C'est ce que nous avons fait. Qui peut me le reprocher ?
Principe N° 3 : Plus un mouvement est manipulé par des extrémistes violents, plus il faut s'empresser de céder.
Pourquoi alors a-t-il fallu autant de temps pour sortir de la crise ?
[...] En tant que ministre de l'Intérieur, j'étais bien placé pour disposer d'informations sur la radicalisation du mouvement. Cela m'a alerté et inquiété. Il fallait que les étudiants et les lycéens reprennent leurs cours. Il fallait vite en sortir.