[b][u]Les listes électorales se garnissent[/u]
L'inscription sur les listes électorales connaît un frémissement en fin d'année, sans qu'un lien direct puisse être établi avec les appels au civisme lancés après les émeutes en banlieues.[/b]
Les mairies perçoivent un mieux du côté des inscriptions sur les listes électorales même si le nombre exact d'inscriptions ne sera pas connu avant le 1er janvier 2006, année sans scrutin prévu. Le collectif Devoirs de Mémoires, parrainé par des personnalités dont Jamel Debbouze, Joey Starr, Lilian Thuram, ou Mathieu Kassovitz a lancé un appel à s'inscrire sur les listes électorales le 20 décembre, pour offrir une "solution concrète après les révoltes sociales". Depuis 1997, les jeunes ayant eu 18 ans pendant l'année sont inscrits d'office sur les listes électorales. Le principal intérêt de cette initiative consiste à vérifier si l'inscription est toujours valide, en particulier à la suite de déménagements.
A Clichy-sous-Bois, berceau des émeutes de novembre, le nombre d'inscriptions est passé d'une trentaine à 80-90 par semaine, avec un pic d'une cinquantaine le 20 décembre. Dans le reste du département de Seine-Saint-Denis, Aulnay-sous-Bois et Saint-Denis enregistrent une progression, La Courneuve une légère recrudescence, d'autres communes ne constatent pas de mouvement significatif. Ce contraste se retrouve dans le Val-de-Marne, où Vitry-sur-Seine relève une augmentation de l'ordre d'une quarantaine d'inscriptions par jour, avec un impact de l'appel, contrairement à Ivry-sur-Seine, qui compte une vingtaine d'inscriptions quotidiennes.
[u]"Pas forcément des jeunes"[/u]
En Seine-et-Marne également, la mairie de Melun signale un "afflux énorme de personnes et de jeunes en particulier", ainsi que "les personnes âgées de plus de 50 ans". En revanche, celle de Meaux n'observe "rien de significatif", avec une "répartition homogène", sans prépondérance des quartiers sensibles. Dans la région lyonnaise, à Vaulx-en-Velin, seules 10 nouvelles inscriptions et "pas forcément des jeunes" ont été enregistrées, alors qu'à Villeurbanne, du 1er au 22 décembre, la mairie a comptabilisé 802 inscriptions contre 632 en 2004, soit une hausse de 27%.
A Nantes, les mairies des quartiers marqués par les violences urbaines ont noté une augmentation des inscriptions, notamment de jeunes, contrairement au nombre sur l'ensemble de la ville, qui est en baisse. Une hausse est également sensible au Havre et à Tours, mais pas à Rouen. Dans l'est, le service élections de Mulhouse remarque une augmentation significative du nombre d'inscriptions ces derniers jours, apparemment liée à l'appel des personnalités. A Strasbourg et Nancy, aucune augmentation significative n'apparaît, sauf dans le Haut-du-Lièvre, un quartier HLM de la banlieue nancéienne, où la mairie perçoit un "frémissement".
Dans le sud-ouest, Bordeaux constate un "sursaut civique" entre les 1er et 21 décembre, avec 1.136 inscriptions contre 703 en 2004, soit une hausse de 62 %, mais pas dans les communes sensibles de l'agglomération, alors qu'à Pau se dessine "un petit mouvement" d'une trentaine de jeunes en provenance de ces zones urbaines. A Nice, les quartiers sensibles ont vu un léger bond des inscriptions dans les deux jours ayant suivi l'appel, alors qu'aucun chiffre n'était disponible pour Marseille, la seule grande ville épargnée par les émeutes.