[b][u]Chirac, Bush et Elizabeth II, l'affiche du scandale retirée[/u]
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http://s.tf1.fr/mmdia/i/98/7/2160987_5.jpg[/img] A quelques jours de l'arrivée de l'Autriche à la présidence de l'UE, une campagne artistique provocante suscite une vive polémique à Vienne. Sous la pression, l'affiche mettant notamment en scène Bush, Chirac et la reine Elizabeth II dans une situation pornographique a été retirée. [/b]
Art ou pornographie ? Critique de l'Union européenne ou provocation gratuite ? A quelques jours de la présidence autrichienne de l'UE -elle sera effective au 1er janvier-, la campagne d'affichage menée par le groupe "25 peaces" n'a pas laissé indifférent à Vienne.
Parmi les images changeant toutes les dix secondes sur des panneaux publicitaires, la plus controversée était celle de l'Espagnol Carlos Aires : elle montrait trois personnes nues accouplées sur une terrasse, avec les masques de Jacques Chirac, de la reine Elizabeth II et de George W. Bush. Une autre affiche provoquait également des réactions négatives : faisant référence au tableau de Gustave Courbet, "L'origine du monde", on y voyait un corps de femme, les jambes écartées avec une petite culotte aux couleurs de l'UE, bleue avec étoiles d'or.
"Ironiser sur l'UE"
Parlant notamment d'une campagne "sexiste" et "mauvaise pour l'UE", l'opposition sociale-démocrate (SPÖ) a demandé l'arrêt immédiat de cette campagne, qui a bénéficié d'une subvention gouvernementale. Elle a reçu le soutien du grand journal populaire Kronen-Zeitung, de l'extrême-droite et de l'Eglise catholique. Sous leur pression, les deux affiches les plus controversées ont été retirées jeudi soir.
L'un des artistes a imméditament dénoncé "une censure publique". Un peu plus tôt, l'un des responsables de la campagne, le chef des théâtres nationaux Georg Springer, avait simplement annoncé qu'un ou deux des 150 sujets exposés seraient retirés... pour des questions de "coût". Mais, revendiquant le droit à la liberté de création, il rejetait en revanche les accusations de "pornographie". "Je me réjouis beaucoup qu'il y ait toute cette agitation. Mais il n'y a pas eu volonté de provocation" expliquait-t-il. "Personne ne qualifierait Egon Schiele de pornographe", ajoutait Georg Springer, faisant référence à l'artiste autrichien qui fit scandale au début du 20e siècle par des dessins et tableaux érotiques. Selon lui, "25 Peaces" avait simplement voulu "critiquer la globalisation et ironiser sur l'UE".
Avant le retrait des deux affiches, le chancelier conservateur Wolfgang Schüssel, qui prend donc ce dimanche la présidence tournante de l'UE, avait fait savoir qu'il n'avait pas autorité pour faire interdire les affiches. Il avait néanmoins demandé aux responsables de renoncer à certains thèmes. Sa porte-parole avait également souligné que la subvention d'un million d'euros accordée à "25 peaces" n'est pas destinée spécifiquement à "ce projet artistique indépendant".
D'après AFP/LCI
(photo afp-Dieter Nagel : l'affiche de Carlos Aires)