[b][u]Le FN n’aurait pas profité des violences urbaines[/u][/b]
[b]Il n'y a pas vraiment eu d'effet "crise des banlieues" pour le Front national : c’est le principal enseignement de l’enquête annuelle réalisée par TNS-Sofres pour RTL et "Le Monde". Contrairement à ce qu’on aurait pu attendre, ses idées n’ont pas progressé de façon spectaculaire après les émeutes. Mais il ne perd pas non plus d’influence : un Français sur quatre adhère aux idées de Jean-Marie Le Pen. On sent un durcissement sur les questions d'immigration.[/b]
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http://www.rtl.fr/media/images/0000397/397415.jpg[/img]Banalisation du FN
La vague de violences qui a frappé les banlieues françaises, fin octobre début novembre, n'a pas renforcé le Front national. C’est le principal enseignement d'un sondage TNS-Sofres réalisé pour RTL et Le Monde sur l'image du parti. Contrairement à ce que beaucoup pensaient, les idées du FN n'ont pas progressé de façon spectaculaire après cette crise. Mais elles n'ont pas diminué non plus.
Il y a des opinions qui a la vie dure. Par exemple, il y a toujours deux tiers des Français - soit une très large majorité - pour penser que le Front national et son chef sont un danger pour démocratie dans notre pays. Stabilité aussi dans le niveau d’opinion aux idées de Jean-Marie Le Pen. Ainsi, 24% des personnes interrogées sont d’accord avec ses idées. Un score comparable à ceux des enquêtes de 2003 et 2004, mais nettement inférieur aux 28% de 2002 en pleine campagne présidentielle.
Toujours à propos d’adhésion aux positions du leader du FN, la moitié seulement des Français disent n’adhérer à aucune de ses positions (défense des valeurs traditionnelles, sécurité, situation dans les banlieues, Europe, etc.). Une sorte de dédiabolisation de Jean-Marie Le Pen qu’on retrouve à travers des réponses à d’autres questions. Par exemple, en mars 2004, les Français étaient 44% à juger inacceptables les positions de Le Pen sur les grands problèmes. Aujourd’hui, ils ne sont que 39%. Ils sont 29% à souhaiter qu’il se présente à la présidentielle de 2007. Un tiers pensent qu’il sera une nouvelle fois au second tour.
Durcissement sur l'immigration
On sent quand même un durcissement sur les questions d'immigration : 63% trouvent qu'il y a trop d'immigrés, soit une hausse de quatre points. Et 48% jugent "qu'on ne sent plus vraiment chez soi, en France". Mais l'idée d'une "préférence nationale" pour l'emploi est nettement rejetée, plus qu'auparavant : 79% des personnes interrogées refusent toute idée de discrimination à l'embauche.
Au début décembre, le secrétaire national aux adhésions Eric Iorio indiquait avoir reçu environ 12.000 courriers électroniques de demandes d'adhésion. Selon lui, la vague avait démarré environ une semaine après le début des violences. Le Front national revendique un nombre d'adhérents "pas très loin du PS" qui en revendique plus de 125.000.
Paul Joly
Source : L'humanité