PARIS (Reuters) - Dominique de Villepin a clos le chapitre de ses six premiers mois à Matignon en se targuant des "premiers résultats" obtenus sur le front du chômage mais en reconnaissant les "difficultés" rencontrées sur le terrain social.
Le Premier ministre, qui avait convié son gouvernement en séminaire à Matignon, avant un déjeuner-buffet de Noël, a affirmé son intention de faire de 2006 "une année d'action, une année utile pour l'ensemble des Françaises et des Français", l'emploi demeurant la priorité du gouvernement.
"Nous avons conscience qu'il y a encore beaucoup à faire", a souligné Dominique de Villepin, qui a tenu une brève conférence de presse debout, tous ses ministres en rang d'oignons derrière lui.
Evoquant son bilan, le chef du gouvernement a salué "quelques premiers résultats dans le domaine de l'emploi, sur le front de la croissance, sur le front industriel aussi".
Mais, a-t-il ajouté, "nous avons rencontré également des difficultés au cours des derniers mois, la journée du 4 octobre, un certain nombre de grèves dans le secteur public, des plans de restructuration".
"A chaque étape, nous avons essayé d'apporter des réponses, tout comme face à la crise des banlieues qui a été une épreuve pour l'ensemble de notre pays", a-t-il souligné.
Dominique de Villepin a fixé les "trois grandes directions" dans lesquelles le gouvernement compte avancer en 2006.
"L'emploi reste la priorité de l'action gouvernementale. Si nous voulons gagner cette bataille pour l'emploi, il nous faut avancer dans deux directions: d'abord créer davantage d'emplois dans notre pays, et c'est tout le sens de la deuxième étape du plan que nous présenterons au début de l'année prochaine, et avancer dans la voie d'un accompagnement personnalisé de chacun", a-t-il expliqué.
Deuxième priorité du gouvernement, la modernisation de l'Etat, un chantier rendu urgent par la publication la semaine dernière du rapport Pébereau sur la dette publique.
"DYNAMISME ÉCONOMIQUE ET SOLIDARITÉ"
Dominique de Villepin, qui veut "pouvoir trouver de nouvelles marges de manoeuvre", a rappelé qu'il organiserait début 2006 une conférence nationale des finances publiques et que, lors du débat d'orientation budgétaire, en juin, il prendrait un engagement chiffré devant le Parlement pour l'année 2007, "première étape de ces cinq années qui devront nous conduire au retour à l'équilibre".
Il a dit son intention d'"avancer dans la réforme des structures et des missions de l'Etat".
"Nous serons amenés à continuer les audits engagés par Jean-François Copé (...) Ils se poursuivront jusqu'au mois de juin. Il faudra en tirer toutes les conclusions et je souhaite le faire dans un esprit de transparence et faire en sorte que ces missions, ces structures soient adaptées aux exigences de nos compatriotes", a-t-il dit.
Troisième cap fixé pour 2006, l'"exigence républicaine", qui conduira le gouvernement à poursuivre son action en matière de sécurité.
Dominique de Villepin a expliqué qu'après "les arbitrages ministériels" nécessaires, le plan de prévention de la délinquance préparé par le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, serait présenté "d'ici quelques semaines".
Il a rappelé que le projet de loi sur l'égalité des chances serait présenté en janvier et que le gouvernement mènerait de front lutte contre l'immigration irrégulière et application de "règles fermes" pour l'immigration régulière.
La semaine dernière, Patrick Devedjian, l'un des lieutenants de Nicolas Sarkozy, avait estimé que les annonces du Premier ministre en matière sociale posaient "parfois des problèmes de lisibilité".
Pour Dominique de Villepin, la "lisibilité" des mesures prises depuis six mois est claire. "Toutes les mesures sont prises avec le souci de la priorité à l'emploi et du cap fixé de la croissance sociale", a-t-il dit, soulignant vouloir "maintenir l'équilibre entre le dynamisme économique et la solidarité".
Il a dit son "ambition de créer des synergies" et non de décider de "mesures au coup par coup en fonction des difficultés" et a défendu "une vision d'ensemble pour permettre à la France d'avancer et de se moderniser".
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