[b][u]Hausse spectaculaire des conducteurs sans permis[/u]
33 030 conducteurs ont été contrôlés sans permis en 2005. L'année précédente 9756 faits de ce type "seulement" avaient été constatés. Si tous les acteurs de la sécurité routière jugent cette hausse inquiétante, ils divergent sur ses raisons. [/b]
33.030 conducteurs ont été contrôlés sans permis en 2005, une hausse spectaculaire par rapport à 2004, où 9756 faits de ce type avaient été constatés, selon le bilan annuel de la délinquance rendu public jeudi. En 2002, 2.937 automobilistes sans le précieux papier rose avaient été dénombrés. Si tous les acteurs de la sécurité routière jugent cette hausse inquiétante, ils divergent sur ses raisons.
Pour certains, elle s'expliquerait par le développement des contrôles : les fraudeurs sont plus souvent pris, les statistiques gonflent. Selon une source policière, de plus en plus de gens perdent leur permis avec le développement des contrôles et des radars automatiques. Pour Rémy Heitz, délégué interministériel à la sécurité routière, il y a une part de vérité mais il a relativisé jeudi l'importance des radars, mettant en avant que dans la très grande majorité des cas, les contraventions générées n'occasionnent la perte que d'un point. En 2005, selon les chiffres provisoires, il y aurait eu 50.000 invalidations de permis de conduire sur plus de 30 millions de conducteurs, a-t-il indiqué.
[u]"La plus grande fermeté"[/u]
Jean-Pascal Assailly, psychologue spécialiste de la sécurité routière, voit également dans ce chiffre une résultante du permis probatoire (6 points les deux premières années) et de la difficulté d'accès au permis pour les catégories en difficulté. Cette évolution du nombre de conducteurs sans permis a été qualifiée de "particulièrement inquiétante" par le ministère de l'Intérieur. La conduite sans permis "est un délit qui doit être sanctionné. On a toujours appelé à la plus grande fermeté en la matière", a-t-on indiqué au ministère des Transports. Et on a rappelé que c'est Dominique Perben, alors garde des Sceaux, qui a fait passer la conduite sans permis de contravention de 5e classe à délit.
"Réintégrer ces conducteurs"
Pour contrer le phénomène, Rémy Heitz souhaiterait d'une part que la possibilité de confiscation du véhicule qui a servi à l'infraction soit appliquée "plus systématiquement". Il a d'autre part mis en avant les "efforts pour faciliter l'accès des jeunes au permis avec le permis à 1 euro par jour et l'aide directe versée pour la formation des jeunes qui rencontrent le plus de difficultés". Selon Jean-Pascal Assailly, "quelqu'un qui conduit sans permis n'a rien à perdre et cela peut pousser à une dégradation des comportements dangereux". Pour lui, "il faut absolument réintégrer ces gens dans le trafic".
Une réponse serait de "faciliter l'accès au permis pour ceux qui ne le passent pas, en allant au-delà du permis à 1 euro par jour qui ne touche pas les plus défavorisés". Il faut aussi "adjoindre un volet réhabilitation au permis probatoire, pour que les jeunes qui perdent leur permis rapidement puissent avoir une chance de s'améliorer", a-t-il indiqué.
Source: LCI