[b][u]Débat parlementaire sur fond de mobilisation contre le CPE[/u]
PARIS (Reuters) - Les centristes de l'UDF se sont joints à la gauche pour lancer la bataille parlementaire contre le "contrat première embauche" (CPE), sur fond de mobilisation des jeunes et de la CGT.[/b]
A l'Assemblée nationale, le ministre de l'Emploi et de la Cohésion sociale a défendu dans une ambiance houleuse le projet de loi sur l'égalité des chances, où le CPE a été introduit par amendement.
Jean-Louis Borloo avait à peine justifié le recours à la procédure d'urgence pour "répondre aux cris de détresse" des jeunes de banlieues que la séance était suspendue, socialistes et communistes dénonçant des "conditions de travail exécrables".
Les députés socialistes, communistes et Verts avaient prévenu qu'ils mettraient "tout en oeuvre" contre ce dispositif phare du plan Villepin pour l'emploi des jeunes, dans lequel ils voient l'emblème de "la logique ultralibérale du gouvernement".
L'UDF, qui avait critiqué les dangers de précarisation des jeunes en germe dans ce dispositif, a annoncé qu'il voterait contre "une mauvaise réponse avec une mauvaise méthode".
L'UMP, qui dispose de la majorité absolue à l'Assemblée mais se retrouve seule pour défendre le CPE, a annoncé le lancement sur Internet d'une pétition de soutien à ce nouveau contrat.
Aux abords du Palais-Bourbon, salariés, étudiants et lycéens rassemblés à l'initiative de la CGT scandaient "retrait du CPE".
En tête du cortège, Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, côtoyait Bruno Julliard, président de l'Unef, le principal syndicat étudiant.
"On est au début d'un processus de mobilisation durable pour s'opposer à la déréglementation du travail", a assuré le premier. "La mèche de la mobilisation est allumée", s'est félicité le second.
Mais là où la centrale syndicale a revendiqué 5.000 manifestants, on en dénombrait 1.600 de source policière.
Mardi prochain, en dépit des vacances scolaires, jeunes et salariés sont appelés à défiler ensemble dans toute la France contre le CPE, à l'appel des principales organisations syndicales et d'une dizaine de mouvements de jeunesse.
Le CPE est défini comme un contrat à durée indéterminée destiné aux moins de 26 ans avec une période d'essai de deux ans durant laquelle l'employeur peut procéder librement au licenciement avec un préavis de quinze jours.
Le Premier ministre a une nouvelle fois défendu son dispositif devant les députés et a ironisé sur les contre-propositions du Parti socialiste, qualifiées de "vieilles lunes" et de "vieilles recettes d'hier".
Députés et sénateurs du PS ont l'intention de déposer une proposition de loi visant à créer un "contrat sécurité formation, c'est-à-dire un véritable CDI qui va concerner en priorité les jeunes".
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