Sarkozy souhaite que Debré "s'explique" sur les présumées tortures
[b]Le ministre de l'Intérieur s'est engagé à publier les résultats de l'enquête de l'inspection générale de la police nationale. Dix-huit policiers ont déjà été entendus après la parution d'un livre accusant des policiers antiterroristes d'avoir torturé des suspects en 1995.[/b]
Silencieux depuis la révélation vendredi par Le Point d'une l'affaire présumée de torture dans la police antiterroriste, le ministre de l'Intérieur a réagi lundi matin. Nicolas Sarkozy a souhaité, sans le nommer, que le ministre de l'Intérieur en place à l'époque s'exprime sur les actes de torture présumés qu'un livre paru jeudi accuse la police antiterroriste d'avoir commis sur la base de cinq témoignages anonymes. "Que les responsables politiques de l'époque disent aussi ce qu'ils en pensent, de la même façon que si les services étaient pris dans une polémique alors que je suis ministre, j'aurais immédiatement dit ce que j'avais à dire", a dit le ministre de l'Intérieur, en marge de la présentation des statistiques de l'Observatoire national de la délinquance.
Il s'est montré prudent et s'est engagé à publier les résultats de l'enquête de l'inspection générale de la police nationale. "Soit les faits sont avérés et, dans ce cas là, il y aura des sanctions. Soit il s'agit de calomnies et, dans ce cas là, je me réserve de déposer plainte pour protéger l'honeur de gens qui ont fait un travail qui a permis de sauver des vies", a déclaré le patron de la police. "Nous sommes onze ans après, personne n'en a jamais entendu parler. Les témoignages cités sont parfaitement anonymes", a souligné le ministre de l'Intérieur. "Dès que j'ai été saisi de ces faits, j'ai déclenché une enquête de lIGPN. Cette enquête est en cours, je publierai tous les éléments de cette enquête", a-t-il précisé.
"Scandalisés"
Dans "Place Beauvau", ouvrage consacré aux "secrets" du ministère de l'Intérieur écrit par trois journalistes du Point, sont cités les témoignages anonymes de cinq fonctionnaires de la police judiciaire selon lesquels plusieurs suspects dans les enquêtes sur les attentats de 1995 auraient été victimes de sévices. Les faits se seraient déroulés tant dans les locaux du SRPJ de Lyon qu'à Paris, dans ceux de la 6e division de la direction centrale de la police judiciaire (DCPJ), ancêtre de la Division nationale antiterroriste (DNAT), où un des suspects aurait notamment été suspendu à une fenêtre.
Face à ces accusations, les policiers sont "scandalisés", leur directeur général de l'époque, Claude Guéant, aujourd'hui directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy, se déclare "stupéfait", affirmant n'avoir "jamais" entendu évoquer de tels faits.
Source LCI