[b] Jeudi 9 mars, Nicolas Sarkozy était en Guadeloupe, première étape d’une visite de deux jours aux Antilles. Il a appelé à poser les bases d’une nouvelle politique pour l’outre-mer, moins fondée sur l'assistanat et davantage sur la nécessité « de créer des richesses, de porter une croissance, de viser l'excellence, de développer les nouvelles technologies, de vivre sur l'espoir, l'innovation ».[/b]
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http://www.u-m-p.org/site/photos/antilles.jpg[/img]« Il faut reconnaître à ces territoires la même chance que partout ailleurs en France de se développer » a affirmé le ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du Territoire qui souhaite la définition « d’une politique pour chaque département, chaque territoire ». Une promesse qu’il a traduit en actes en signant avec les élus de l’Ile une lettre d'intention pour la création d'un pôle de compétitivité en Guadeloupe portant sur les matériaux, les énergies renouvelables et la biodiversité en milieu tropical à risques et qui « bénéficiera d'aides financières de l'Etat ». Se prononçant en faveur d'une « zone franche globale » sur l'ensemble du territoire guadeloupéen pour attirer les investisseurs, il a souhaité que la Guadeloupe bénéfice d’un accès au haut débit au même prix et de la même qualité que la métropole.
Autre priorité affichée par le ministre de l’Intérieur : renforcer les moyens de lutte contre l'insécurité, le trafic de drogue et l'immigration clandestine. « La Guadeloupe ne peut pas être ouverte à tous les vents » a-t-il lancé. Il s’est fixé « l'objectif de 2.000 reconduites aux frontières de l'île en 2006 ». Dans cet esprit, il a signé un accord avec le gouvernement de La Dominique portant sur la réadmission des clandestins reconduits à la frontière. Les chiffres officiels font état de 27.000 immigrés en situation irrégulière en Guadeloupe, principalement originaires d'Haïti, de La Dominique et de la République dominicaine.
Regarder, ensemble, vers l'avenir
Devant les élus du conseil régional, et après l’émotion créée par l’article 4 de la loi du 23 février 2005, il a rappelé avec force sa conviction profonde : « l'esclavage est une infamie » et « le colonialisme et l'esclavage se sont longtemps confondus ». « On ne peut pas faire le reproche aux Guadeloupéens d'avoir de la mémoire » car « un peuple qui a une mémoire est un peuple qui a un avenir ». Cette « querelle » autour de l'article de loi est « une page qui ne demande qu'à être tournée » a-t-il fait valoir. Et d'exhorter chacun « à regarder, ensemble, vers l'avenir ».
Nicolas Sarkozy a reçu la femme du gendarme Raphaël Clin
Comme il s’y était engagé, le ministre de l’Intérieur a rencontré la femme du gendarme Raphaël Clin, décédé le 12 février dans l'île de Saint-Martin, dans des circonstances encore non élucidées et pour lesquelles une enquête est en cours. Il a assuré Stéphanie Clin que « tout serait mis en oeuvre pour que les coupables soient punis » « Les coupables d'abord de l'homicide involontaire et deuxièmement les coupables d'injures racistes, s'il est confirmé par la justice qu'elles ont eu lieu » a-t-il précisé. Et de prévenir : il est tout aussi de grave « de prononcer une injure raciste ici qu’en métropole », comme il est tout aussi de grave « de prononcer une injure à l’endroit d’un gendarme qu’à l’endroit de n’importe quel autre citoyen ». Néanmoins, malgré ce drame, il a appelé à ne faire aucun amalgame avec « la population de Saint-Martin, qui n’a rien à voir avec les agissements de quelques irresponsables que la justice et la police recherchent activement ».
Nicolas Sarkozy à Alfred Marie-Jeanne : vous êtes un homme de paix et un homme de conviction
Vendredi 10 mars, en Martinique, Nicolas Sarkozy a rencontré Alfred Marie-Jeanne, président du Conseil régional de Martinique. « Il y a des hommes responsables qui essaient de se respecter et de trouver la voie de la paix pour faire avancer la Martinique vers le progrès, le développement, l'emploi, la sécurité » s’est félicité Nicolas Sarkozy à l’issue de son entretien avec celui qui avait pris la tête en décembre dernier des manifestations à Fort-de-France contre l'article 4 la loi du 23 février 2005 portant sur le rôle positif de la colonisation. « Quand on ne se parle pas, on ne sait pas se comprendre. On s'est parlé, on s'est compris » a-t-il affirmé avant d’offrir à Alfred Marie-Jeanne, « homme de paix et un homme de conviction », un album illustré de Clara Halter, auteur du Mur de la paix au Champ de Mars à Paris.
Nicolas Sarkozy rencontrera dans la journée le poète martiniquais Aimé Césaire avant de tenir une réunion publique à 19 H 00 au Palais des Congrès de Madiana.
Source : UMP