[quote]Aucune relaxe jeudi soir pour des manifestants anti-CPE arrêtés le 28 mars après la manifestation parisienne (lire article «C'est désolant, deux mois! Il n'a pas de casier !»). Sur neuf jeunes gens arrêtés ce soir-là, place de la République, six nient absolument avoir jeté des projectiles sur les CRS. Tous condamnés à des peines allant du travail d'intérêt général à de la prison ferme.
Ainsi Fabrice, projectionniste, qui filmait la manif et les heurts du haut d'un arbre, en est descendu, y est retourné. S'il reconnaît avoir crié «Bâtards de poulets, je vous encule!», il nie avoir jeté des projectiles. Deux mois ferme, sans mandat de dépôt (incarcération immédiate). «Vous sortez ce soir, vous verrez si la peine peut être aménagée» avertit la présidente.
Quatre-vingt heures de Travail d'intérêt général (TIG) pour Quentin, étudiant, venu à la manif avec un poing américain, une bombe lacrymo et un bâton: «Nous avons créé un service d'ordre avec des copains, parce qu'on avait peur des casseurs, après ce qu'on a vu aux Invalides la dernière fois.» Il a reconnu avoir lancé un bâton vers les CRS.
Ferdinand, étudiant, qui a lui aussi lancé un bâton vers les cordons de police et s'est rebellé lors de son arrestation musclée, prend trois mois avec sursis et un TIG. Pour Aurélien, ingénieur du son, qui a tenté d'empêcher l'arrestation de Ferdinand, ce sera deux mois ferme, sans mandat de dépôt. Comme pour Tony, paysagiste en formation. Le jeune Wilfrid prend trois mois avec sursis. Et, ça fera 800 euros d'amende pour un jeune vendeur «dans le luxe».
Enfin, deux jeunes garçons venus de Seine-Saint-Denis, arrêtés dans le métro pour avoir frappé et dépouillé un jeune homme, ont été condamnés à quinze mois ferme. En quinze minutes. [/quote]
Liberation