[b]La Société nationale Corse-Méditerranée n'est pas sous le coup d'un plan social et les départs éventuels se feront sur la base du volontariat. C'est ce qu'a annoncé mardi son repreneur Veolia.
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La première réunion mardi entre l'un des repreneurs de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) Veolia et les syndicats a été jugée "constructive" et "positive" par les participants. Elle portait sur le projet visant à un retour de l'entreprise à l'équilibre dès 2009 et sur la mise en place d'un actionnariat salarié (9% du capital), comme prévu par le plan de reprise. Ce plan prévoit que Veolia prenne 28% du capital aux côtés du fonds d'investissement Butler Capital Partners (38%), de l'Etat (25%) et des salariés (9%).
Dans les grandes lignes
Mais elle a aussi été l'objet d'une mise au point sur le thème de l'emploi. Ainsi, la division transport du groupe Veolia, a annoncé que la SNCM n'était pas sous le coup d'un plan social et les départs éventuels se feront sur la base du volontariat. "Au jour d'aujourd'hui, il n'y a pas de plan social et je pense qu'il n'y en aura pas", a déclaré le délégué régional de Veolia Environnement Gérard Couturier, pressenti pour devenir le président du directoire de la SNCM à l'issue de la privatisation. "Le débat sur la réduction de la masse salariale va être ouvert dans les semaines et les mois à venir mais il est hors de question d'aboutir à des licenciements secs. S'il devait y avoir des départs, ils se feraient uniquement sur la base du volontariat", a assuré Gérard Couturier, sans citer de chiffres.
En octobre, le PDG de la SNCM Bruno Vergobbi avait évoqué la possibilité de 400 suppressions d'emploi sans licenciement sec, se répartissant entre pré-retraites, départs volontaires et reclassements chez Connex (devenu Veolia Transport).
"Aujourd'hui, il a été brossé dans les grandes lignes le futur projet d'entreprise. Pour concrétiser, il faudra attendre que Veolia prenne effectivement la direction en février ou mars", a résumé Jean-Paul Israël, secrétaire général de la CGT-marins. "On a le sentiment que la future direction a la volonté de progresser, on le vérifiera sur le papier", a ajouté Jean-Paul Israël, qui a mené les trois semaines de grève qui avaient paralysé la SNCM à l'automne, pour faire renoncer le gouvernement à son idée de privatisation totale.
Flotte de 10 navires
"Cette réunion va déboucher sur des travaux intenses dans les deux mois qui viennent pour aller plus loin dans la réorganisation et vérifier la faisabilité du projet", a indiqué Maurice Perrin, secrétaire général de la CFE-CGC de la SNCM. Ce projet prévoit notamment un retour à l'équilibre en 2009 pour la compagnie, lourdement endettée et qui a accusé en 2004 un déficit de 29,7 millions d'euros.
Veolia Transport assure que la réorganisation se fera avec une flotte de dix navires, qui devraient être renouvelés au rythme d'un tous les 30 mois, et respectera "l'unicité de l'entreprise", avec des projets de développement sur d'autres liaisons en Méditerranée. La SNCM qui emploie environ 2.400 salariés, dessert actuellement la Corse et le Maghreb depuis le sud-est de la France.
Pour s'opposer à la privatisation, les salariés avaient observé, à compter du 20 septembre, une grève de 23 jours, marquée par le spectaculaire détournement du ferry Pascal-Paoli par des marins du Syndicat des travailleurs corses (STC, nationaliste). Le STC n'était pas présent à la réunion mardi. Les grévistes avaient finalement repris le travail sans avoir obtenu satisfaction sur le maintien d'une participation majoritaire de l'Etat dans le capital, mais en parvenant tout de même à négocier l'entrée de Veolia dans celui-ci. L'opérateur avait été écarté de l'appel d'offres lancé par le gouvernement, qui avait initialement retenu comme seul repreneur Butler Capital Partners, dirigé par un proche du Premier ministre Dominique de Villepin.
Source : LCI