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http://www.parti-socialiste.fr/img/logo_ps.gif[/img]Réactions[b][u]Le PS conteste le bilan des incidents de la Saint-Sylvestre[/u]
PARIS (Reuters) - Le Parti socialiste a contesté le bilan des incidents de la Saint-Sylvestre dressé par le ministère de l'Intérieur et estimé que la situation était "très tendue" dans nombre de quartiers.[/b]
"C'est une des nuits de la Saint-Sylvestre les plus violentes qu'on ait connues ces dix dernières années", a déclaré à Reuters le porte-parole du PS Julien Dray. "On est loin du climat d'apaisement qu'essaye de nous présenter aujourd'hui le ministre de l'Intérieur" Nicolas Sarkozy.
Si l'irruption d'une flambée de violence comme celle que les banlieues françaises ont connue cet automne, redoutée par les pouvoirs publics, n'a pas eu lieu, 425 véhicules ont été brûlés pendant la nuit de samedi à dimanche dans 53 départements, soit 92 de plus que lors de la Saint-Sylvestre 2004.
"On ne peut pas se satisfaire de ce chiffre d'autant que c'est un chiffre qui est encore soumis à contestation", a dit Julien Dray. "Les informations qui remontent d'heure en heure montrent qu'on a eu une situation très tendue dans nombre de quartiers, avec des incidents très violents à Paris, Quai Branly, où il y a eu des bagarres substantielles."
Selon le directeur général de la police nationale, 13 gendarmes mobiles et deux policiers ont été blessés légèrement par des projectiles lors des incidents du Quai Branly.
Michel Gaudin s'est cependant montré soulagé par l'ampleur relativement limitée de l'augmentation du nombre de véhicules brûlés, leur plus grande dispersion géographique que les années passées et l'absence d'attaque contre des bâtiments publics.
Pour Julien Dray, cependant, on ne peut parler de "nuit calme" ou de nuit de la Saint-Sylvestre "traditionnelle".
"La précipitation avec laquelle on essaye de communiquer en disant que finalement tout ça s'est très bien passé est une mise en scène qui vise à masquer la réalité", a-t-il dit. "La réalité c'est qu'on est bien loin du retour au calme, de l'apaisement ou de la reprise de contrôle du terrain qu'on nous a annoncés."
"L'inquiétude qu'on peut avoir c'est qu'au moindre incident, au moindre dérapage, à la moindre tension, on ait à nouveau des embrasements", a ajouté le porte-parole du PS, pour qui cette situation appelle "des solutions qui ne peuvent être simplement des coups de menton".
Julien Dray est rejoint dans son analyse par un syndicat de policiers, Action Police CFTC, qui revendique 26.000 adhérents et sympathisants dans l'ensemble de la police nationale.
Ce syndicat a souligné dans un communiqué que le nombre de voitures incendiées dans la nuit de samedi à dimanche avait atteint un "record", avec une augmentation, par rapport à la Saint-Sylvestre 2004, qui "frôle les 30%".
"De plus, le nombre de communes touchées par ce phénomène unique en Europe a plus que doublé, et ce en dépit de la mise en place d'un dispositif d'une ampleur jamais égalée, avec près de 25.000 hommes déployés sur l'ensemble du territoire", écrit-il.
Action Police CFTC déplore par la voix de son secrétaire général Michel Thooris "l'absence d'une véritable politique de la ville, propre à dissuader les délinquants.
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