[b][u]L'annonce de Sarkozy
laisse sceptique [/u]
L'annonce de la création d'une police ferroviaire inquiète les syndicats, qui craignent notamment des réductions d'effectifs dans d'autres services.[/b]
N icolas Sarkozy n'a convaincu ni les syndicats, ni la classe politique. La promesse, faite après les violences survenues à bord du train Nice-Lyon le 1er janvier, d'affecter 1.000 à 1.500 policiers à un nouveau "service national de la police ferroviaire", laisse sceptique.
Le premier syndicat de police, Alliance, s'est interrogé jeudi 5 janvier sur les "modalités d'application", d'une telle mesure. Dans un communiqué, Alliance a jugé le "principe" de cette police "séduisant", mais se demande où Nicolas Sarkozy pourra trouver de tels effectifs, "sachant qu'aujourd'hui l'ensemble des forces de sécurité est déjà fortement engagé en divers domaines".
"Au détriment des autres services"
Ces forces ne peuvent "être utilisées plus encore", avertit le syndicat, qui demande davantage de concertation, proposant à Nicolas Sarkozy la tenue d'une réunion de travail.
Le Syndicat national des officiers de police (SNOP) abonde dans le même sens. Il salue la création du nouveau service de police, mais "s'interroge sur la faisabilité d'une telle mesure" en effectifs "alors qu'il est refusé des moyens humains à des services d'investigation ou de voie publique".
Le SNOP prévient qu'il "veillera donc à ce que la création d'un nouveau service ne se fasse pas au détriment des autres".
Précipitation
Du côté de l'UDF, le député Hervé Morin a regretté que le gouvernement cherche à "donner des solutions dans l'urgence", estimant qu'il fallait d'abord faire "la clarté".
Pour sa part, le président socialiste de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Michel Vauzelle (PS), a proposé jeudi la création de comités régionaux pour la sécurité ferroviaire. L'élu a souligné que les pouvoirs de la police à bord des trains ne pouvaient s'arrêter à la frontière d'un département.
Les comités régionaux seraient selon lui le moyen "de coordonner au mieux les efforts de chacun dans le respect de ses prérogatives". Ils permettraient de définir "la responsabilité des différents partenaires concernés et rendrait possible une évaluation régulière et partagée des progrès réalisés en matière de sécurité", a expliqué Michel Vauzelle.